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 [Concours - Arts du Combat] Combat à Dos de Dragon Sujet suivant
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Oracle Tol Orëanéen
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MessagePosté le: Jeu 25 Avr 2013 - 17:33 Répondre en citantRevenir en haut


Vyman Terienh
Magister de stratégie et des Arts du Combat


Le magister était en train de terminer d'écrire sur un parchemin quand il leva la tête pour voir les individus de tout horizon entrer dans la grande pièce, éclairée par la forte luminosité du soleil qui pénétrait par les larges fenêtres. Ses yeux à la lueur intense d'une longue expérience cerna chaque personne qui cherchait déjà sa place pour participer aujourd'hui au ''petit'' devoir qu'il allait leur offrir. Après tout, à voir la musculature de certains, à voir la détermination dans la posture de d'autres... De cette lumière même de fiers combattants qu'ils étaient ici présents, ils auraient de quoi sortir un devoir à la hauteur des attentes du Magister. Sinon... Et bien il gratifierait l'indécis ou encore le méconnaissant d'une petite leçon, qui ne serait alors pas anodine.

Il émargea le bas du parchemin et quitta sa chaise pour se mettre devant son bureau et faire face à toute cette génération qui avait connu ou pas le champ de bataille. Lui, rien qu'à sa posture, il était aisé de deviner que l'art du combat lui était parfaitement connu.

''Bien bien... Alors Mes dames et Messires. Je suis le Magister Vyman Terienh, professeur de stratégie et de l'art du combat, pour ceux ou celles qui ne me connaîtraient pas encore. Et j'ai opté pour un excellent sujet, rien que pour vous aujourd'hui !''

Un sourire apparut sur son visage marqué par le temps. Il annonça alors le sujet d'une voix forte et grave :

''L'Art du Combat à dos de Dragon ! ''


Il vit quelques yeux s'écarquiller.

''Oh rassurez vous, tout ce que je demande est que vous me contez sur parchemin le récit d'un féroce, un épique... que dis-je... un flamboyant combat à dos de dragon ! Que ce soit dans les airs, sur terre ou dans les mers ! Quelque soit l'époque si c'est historique ou issue d'une légende. Duel ou contre une armée entière, contez mes chers élèves... contez moi ce combat à dos d'un Enfant de Flarmya, pour que ressortent à travers vos plumes la hargne et la force des dragons, et la passion de son lié ! ''

Il croisa les bras derrière son dos.



L'on rencontre souvent sa Destinée
Par les chemins que l'on prend
Pour l'éviter

***

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Narcisse d'Istelsten
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MessagePosté le: Jeu 23 Mai 2013 - 17:53 Répondre en citantRevenir en haut

Affalée sur la chaise de ton bureau, Narcisse s’efforçait de ne pas regarder le Magister. Elle n’avait jamais combattu à dos de Dragon, ni entendu parler de la moindre légende qui lui permettrait de trouver l’inspiration. Pour la première fois depuis son arrivée au Kaerl Ardent, la jeune femme regretta de ne pas s’être plus intéressée à la bibliothèque présente dans l’Observatoire.
Quoi que…Sans un mot, elle saisit sa plume et la trempa dans l’encrier. Il y a quelques jours, elle était tombée par le plus grand des hasards sur un livre traitant de la Grande Guerre des Ordres. Jamais elle n’avait lu quelque chose d’aussi plat de morne. On y retrouvait ni l’horreur des massacres, ni la frayeur chez les combattants et leurs Liés. L’idée lui vint de narrer un épisode de cette Guerre. Celui d’une Chevalière comme une autre, qui en accomplissant sa mission, permit au Kaerl Céleste de repousser les troupes ennemies. Une Chevalière qui jamais, n’a vu son nom apparaître dans les grands livres d’Histoire.



Au plus haut du ciel, et n’ayant de la terre qu’une vision fragmentée par les nuages, Nora et sa dragonne Sangrid survolaient l’armée du Kaerl Ardent, au dépend du danger. Les forces ennemies marchaient à travers la toundra, une masse qui se mouvait au ralenti dans le paysage désert, avec d’étranges nacelles de la taille d’une petite maisonnette, des tâches noires qui étaient très certainement des Sans-Don, et plusieurs animaux de tailles diverses, dont des dragons qui, comme elle le craignait, n’allaient certainement pas mettre fin à ce terrible conflit. La piste de pas et de boue retournée qui marquait leur avancée s’étirait derrière eux sur une ligne tortueuse et sans fin. La Chevalière Verte fit décrire une longue courbe à Sangrid, se tenant fermement aux sangles qui la maintenaient.

- Quand je pense que je refusais d’y croire, s’exclama-t-elle en se parlant plus à elle-même qu’elle ne s’adressait à sa Liée, qui continuait de fouetter l’air de ses longues avec une grâce sans égale. Tous ces mois de doutes, toutes ces réunions du Conseil, l’entraînement physique imposé, y compris aux jeunes Sans-Don ! Et malgré tout, j’espérais que rien de tout cela n’arriverait. J’aurais dû prendre garde moi aussi aux craintes du Seigneur Céleste !
- Calme ton esprit, mon enfant, intervint Sangrid. Notre mission relève de la plus grande importance. Si tu perds ton sang-froid, nous n’obtiendrons que l’échec.
- Tu as raison. Pardonne-moi ! répondit Nora, sans vraiment y croire.

L’espoir que la paix s’installe entre les trois Kaerl venait une nouvelle fois de s’évanouir. Les combattants au sol, aussi minuscules que des insectes à cette altitude de vol, ne faisaient que confirmer ses craintes. Le seul fait de les guetter la mettait terriblement mal à l’aise. Il était impossible que l’un d’eux les aperçoive, abritée comme elles l’étaient par le blanc des nuages. Cependant, Nora se sentait épiée à chaque fois qu’elle n’était plus protégée par l’un d’eux. Elle n’oubliait pas non plus de veiller à sa sécurité dans les airs. Si ses prochains adversaires avaient laissés un ou deux guetteurs dans le ciel, pour surveiller la bonne avancée de leurs troupes, elle n’en avait en tout cas pas aperçu un seul depuis plus d’une heure.

Nora tenta d’estimer grossièrement le nombre de ses ennemis, mais le faire de manière précise relevait de l’impossible. Ils étaient des centaines. Des milliers peut-être, plus que n’en pouvait contenir le Kaerl Céleste en tout cas. Elle se demanda combien parmi eux étaient prêts à tuer de sang froid et si, comme les quelques espions l’affirmaient, ceux-ci possédaient la magie, ce qui les rendait quasiment invulnérables pour certains. Elle entama un troisième cercle au-dessus d’eux. Elle avait parfaitement conscience que sa présence n’était plus nécessaire ici, mais les observer lui permettait de réfléchir davantage aux plans à établir pour contenir cette masse si dangereuse. Si elle avait été plus forte, plus sûre d’elle, elle les aurait affaiblis avant qu’ils n’atteignent la Baie d’Eau Claire.

Mais qu’allait-il se passer si elle se posait parmi eux et s’annonçait fièrement par un des puissants cris de Sangrid ? La perspective d’éveiller le doute chez eux lui plaisait plutôt. Qu’ils soient conscients de sa puissance et de la volonté des combattants du Kaerl Céleste de mettre fin à toute cette mascarade. Seul problème : pour ainsi jouer avec la mort, il lui faudrait plus de temps, et surtout plus d’assurance. On ne menait pas à bien un tel projet simplement en espérant que rien de fâcheux n’arrive. Non, elle préférait de loin se contenter de les espionner, puis de rapporter à ses supérieurs ce qu’elle avait appris au cours de sa mission.

° Il faut en finir au plus vite ma belle ° dit-elle en flattant l’épaule de Sangrid. ° Tu peux t’approcher un peu ? Je veux avoir une meilleure vue de ce que nous allons affronter ces prochains jours. Grimaldi se plaindra au Seigneur si nous ne le faisons pas. Tu connais mieux que moi ce vieux grincheux ! °

Sans attendre, la dragonne modifia sa trajectoire. Elles piquèrent à travers les épais nuages, tandis que le vent glacial leur léchait impitoyablement la peau. C’était si proche du froid des grands hivers d’Undomë, que pendant un instant, Nora fut forcée de se plaquer contre sa Liée pour y trouver un peu de chaleur. Elle allait même jusqu’à souhaiter être devant un bon feu de cheminée, et ce dès son retour au Kaerl Céleste ! Que son supérieur ne lui refuse pas cette faveur, car elle allait probablement être son dernier moment de détente avant de mourir au combat ! Nora se détachait de Sangrid lorsque, sans qu’elle n’ait le temps de se rendre compte de quoi que ce soit, toutes deux furent percutées de plein fouet. Le choc fut si brutal que la jeune Chevalière manqua d’être propulsée dans les airs.

- Eh ! cria-t-elle alors qu’elle était en déséquilibre et que ses mains cherchaient désespérément une prise pour ne pas glisser complètement. Qu’est-ce qu’il se passe ? Sangrid !

A nouveau, elles furent bousculées avec une force dépassant toutes celles qu’elles avaient pu connaître. L’impact venait d’au-dessus et les projeta toutes les deux vers le sol à une vitesse fulgurante. Elles tourbillonnèrent dans leur chute, et la pression de l’air commença à devenir insupportable pour Nora. Chaque nuage, chaque souffle de vent lui fouettait le visage tel un mur de pierres. C’est alors qu’elle l’entraperçut : un immense dragon aux écailles aussi noires que le plus sombre des cauchemars tombait avec elles, ses crocs et griffes plantés dans la chair de Sangrid. La Dragonne grondait de douleur, tentant en vain de percer l’armure impénétrable de sa peau. Son adversaire était plus imposant, pourvu de muscles épais et d’ailes immenses. D’un agile coup de pattes, Sangrid finit par repousser la bête, mais elle revint à l’attaque un instant plus tard, sans leur laisser le temps de reprendre le dessus. Le point de son mystérieux Lié vint frapper le crâne de Nora, manquant de lui faire perdre connaissance.

Nora aperçut l’armée du Kaerl Ardent sous eux, si proche que la puissance que leur apportait leur nombre n’en fut que plus flagrante. Puis elle perdit tout repère, tant le coup l’étourdissait, de même que les vigoureux battements d’ailes des deux dragons. Elle savait pertinemment que le sol ne leur laissera aucune chance, ni à elle, ni à Sangrid. Elle voulut apaiser sa Liée, rongée par la colère d’être ainsi dominée, mais elle était bien trop accaparée par son duel et ne semblait plus l’entendre. Nora ne pouvait que s’accrocher aux sangles, et accorder sa totale confiance à sa Liée. Alors qu’elle se croyait perdue, le Noir les lâcha. Il se détacha d’elles au tout dernier moment, laissant penser qu’il abandonnait la partie, mais se servit de sa force pour les pousser plus encore vers le sol.

Sangrid déploya ses ailes, juste à temps pour leur permettre de ralentir, mais elles atterrirent quand même en catastrophe, et évitèrent de peu les lances des Sans-Don, pour s’écraser dans la toundra. L’impact déchira les sangles et le corps de Nora tomba de côté, une jambe libérée, tandis que l’autre était douloureusement comprimée par le poids de la Verte. Le grand Noir poussa un puissant grondement quand il toucha le sol à quelques mètres d’elles, puis laissa descendre son Lié. La Chevalière essaya de les garder à l’œil tous les deux en s’évertuant à se dégager du poids de Sangrid, mais elle était tellement épuisée qu’elle perdit rapidement toute force de lutter.

° Je t’en prie, envole-toi ! ° supplia Nora. ° Allons-nous-en d’ici ! Sangrid, tu m’entends ? °

La Dragonne Verte, dans un état de semi-conscience, claqua de la mâchoire en direction de son congénère, lorsque deux nouveaux ennemis les encerclèrent, leur enlevant leur unique chance de prendre la fuite. L’ennemi étant bien plus nombreux, les menacer aurait été une marque de mauvaise foi, ou pire encore, de folie. Inquiète de savoir ce qu’elles allaient devenir, Nora fixa alternativement les trois Maîtres Dragon, tentant en vain de garder son calme.

- Votre Liée s’est formidablement bien battue, Chevalière Nora. Peu sont ceux qui tiennent tête aussi longtemps à la puissance de Thorgal ! dit l’inconnu en pointant du doigt l’imposant mâle. Allons allons ! Soyez sans crainte ! Je ne vous tuerai pas. Vous me serez bien plus utile vivante. Ce sera votre vie, en échange de celle de mon frère, qui croupie dans vos geôles depuis plus d’un an. Nous allons bien voir si vous avez de la valeur aux yeux de vos petits camarades.
Lilwen Izil
Invité

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MessagePosté le: Jeu 23 Mai 2013 - 19:46 Répondre en citantRevenir en haut

Le ciel était nuageux et même si la nuit ne serait pas la avant quelques heures, elle semblait déjà avoir étendues ses griffes trop sombres sur le monde. La pluie ne tombait pas, ne voulait pas tomber et Lilwen ne sut si elle devait s’en réjouir ou non. Elle ressentait chaque souffle de vent, les bourrasques faisant voler ses cheveux en tous sens. Elle attrapa un ruban noir dans sa poche qu’elle gardait à cette intention et les noua rapidement. Les lanières de cuir du harnais qui lui permettait de se maintenir sur Sethyl lui entaillaient presque la peau. Elle sentait leurs contacts à chaque mouvement, chaque battement d’aile. Elle effleura les écailles rougeoyantes de sa liée, contact rassurant à l’aube de ce qui allait arriver.

L’incarnate s’était perchée sur l’un des nombreux à-pics qui entouraient l’immense gorge où allait s’élever d’ici peu des hurlements et des rugissements. La Sang détailla leurs assaillants. Leur armée semblait immense et la leur dérisoire… Ses yeux de glace balayèrent les lignes ennemies tentant d’estimer le nombre de fantassins, de cavaliers, d’archers qui se tenaient au sol, figures de marbre face aux armées du Màr Tàralöm. Le plus impressionnant restait le nombre de Chevaliers et de Maîtres dragon en face d’elle. Tout un kaléidoscope de couleurs ù l’on pouvait discerner tantôt une Bleue, tantôt un Bronze, un petit Blanc se faufilant entre ses pairs… Eux aussi étaient nombreux, mais plus encore, ils avaient confiance en leur victoire. Les minutes s’étiraient comme des heures, à croire que la bataille n’aurait jamais lieu jusqu’au moment où un rugissement provenant d’un Noir ennemi vint briser le silence qui emplissait la gorge. Aussitôt, la jeune femme sentit sa liée inspirer et rugir comme jamais auparavant, affirmant ainsi qu’ils ne se laisseraient pas faire impunément. Un rugissement bientôt repris par l’ensemble des dragons du Màr.

Brusquement, les choses s’accélérèrent. L’Incarnate pris appui sur la roche et détendit brusquement ses muscles, quittant l’escarpement tout en arrachant plusieurs morceaux de pierres qui dégringolèrent rapidement. Elle s’éleva comme bon nombre de ses pairs, faisant face à ce qui revendiquait leur suzeraineté. Lilwen saisit son arc et l’une de ses flèches qu’elle encocha.

°Amusons-nous !°

Un sourire froid aux lèvres, Lilwen attendit que Sethyl se rapproche et décocha sa première flèche. Une Chevalière Verte s’écroula sur le dos de sa liée. La bataille débuta alors. En à peine quelques minutes, son carquois fut vide, Lilwen le jeta. L’Incarnate voltigeait, esquivant les flèches et autres lance. La mêlée était totale, elle ne pouvait distinguer les Ardents qu’à leur tenue de rouge et de noir. Alors même que sa dragonne esquissait une vrille, Lilwen dégaina sa lame elfique. D’une légèreté surprenant, elle était parfaite pour les combats en vol.

° REMONTE !°

La jeune femme venait d’entrapercevoir une jeune Neishaane en train de psalmodier et elle n’avait aucune envie de se retrouver prise dans une illusion. L’Incarnate inclina ses ailes et d’un brusque battement remonta rapidement, assénant coup de griffes et coup de crocs meurtriers au passage. Alors que la dragonne tentait de s’élever plus haut, elle n’eut que le temps de prévenir sa liée qu’un Bronze la percutait de plein fouet.

°Lilwen !°

La demi-sang S’accrocha tant bien que mal afin de ne pas basculer alors même que le Bronze tentait à coup de griffe de se frayer un chemin jusqu’à la peau tendre du ventre de Sethyl. La Reine poussa sur ses pattes arrière, tentant de se dégager. Pendant ce temps, les deux dragons emmêler tombaient littéralement comme deux pierres n’en formant qu’une. Il leur était impossible à tous les deux d’ouvrir correctement leurs ailes ils étaient donc incapable de freiner leur descente infernale. Lilwen sortit une de ses dagues et trancha l’un des deux liens de cuir qui la maintenait auprès de sa liée.

°QUE FAIS-TU ?!°


Lilwen se redressa et alors même que les deux dragons tentaient de s’entretuer, elle ressentit une douleur fulgurante au bras gauche. Le Chevalier Bronze venait tout juste de décocher une flèche à bout portant qui venait de transpercer son bras. Il s’était complètement détaché de son lié et bandait déjà à nouveau son arc. Lilwen était estomaqué de voir à quel point il était adroit avec son arc et remerciait pourtant Flarmya qu’il ne le soit pas plus. Le Bronze était parvenu à remonter légèrement mais semblait mal en point, Sethyl ne lui laissant aucun répit. Le dragon détendit brusquement son cou, plantant ses crocs luisant dans le cou de l’Incarnate qui rugit de douleur. Leurs souffrances se faisaient écho, Lilwen pouvait sentir toute la rage qui ne dormait plus au fond d’elles, d’un geste, elle attrapa une autre dague et la lança sur l’homme qui avait réussi à se positionner sur le flanc de son dragon pour pouvoir mieux l’atteindre. Il ouvrit de grands yeux et se laissa tomber dans le vide, Son dragon rugit de désespoir. Sethyl en profita pour entailler chèrement la peau de son ventre. Il finit par lâcher prise et se laisser glisser dans le vide. Sethyl battit des ailes furieusement jusqu’à se retrouver au-dessus des combats.

°Il faut que tu retires la flèche.°
°Tu vas bien ?°
, demanda-t-elle angoissée.
°Il en faudra plus pour m’atteindre, demi-sang !°

Lilwen n’était pas dupe et savait que la dragonne, derrière son orgueil, souffrait. Son sang gouttait de plusieurs blessures, la plus importante au cou, et maculait ses écailles de grenat. Elles n’avaient pas beaucoup de temps, mais Lilwen avait la nausée rien qu’à penser à ce qu’elle allait faire. Avec difficulté, elle parvint néanmoins à briser la hampe de la flèche. Elle porta le morceau de bois à ses lèvres.

°Dépêches-toi ! D’autres nous ont remarqués !°


Et c’était vrai, un Noir et une Bleue se rapprochaient à tire d’aile. Mordant dans le morceau de bois, elle attrapa la pointe de la flèche et tira. Elle hurla entre ses dents, elle tenait la flèche dans sa main droite tremblante et la lança au loin. Les larmes aux yeux, elle reprit son épée et raffermit sa prise.

°Allons-y !°


Sa voix était tremblante mais sa détermination était sans faille et c’est ce sentiment qui la reliait à sa liée. Sethyl replia ses ailes, elles plongèrent. Elles avaient un plan. La dragonne piqua vers le Noir.

°Il va se redresser pour attaquer de front !°


Sethyl l’avait pressenti bien avant qu’elle ne le remarque. Elle continua à plonger vers lui mais alors qu’il s’attendait ce qu’elle se redresse pour lui faire face, son aile droite s’inclina vers l’avant et aussitôt les deux liées partir en vrille et se retrouvèrent à l’envers, juste au-dessus du Noir. Lilwen n’avait qu’une seconde pour frapper. La tête en bas, son épée trancha brusquement. Le rugissement du dragon lui apprit qu’elle avait touché juste. La dragonne termina sa vrille. Tout cela n’avait duré plus de quelques secondes. Elle croisa le regard de la Chevalière Bleue qui ouvrait de grands yeux ahuris.

Leurs ennemies n’eurent pas le temps de s’étonner que déjà, les deux liées étaient sur elles. Sethyl était plus imposante que la Bleue, plus lourde aussi. L’incarnate se projeta sur la Bleue et immobilisa trois de ses pattes. Elle enroula son cou autour de celui de la Bleue afin de se mettre hors d’atteinte de ses crocs. Une lueur de folie dansait dans les yeux de Lilwen pendant que la terreur habitait ceux de la Chevalière Bleue. La Reine replia ses ailes et entraina la Bleue avec elle dans sa chute. Celle-ci, sentant les desseins de la Rouge, tenta de se libérer, mais trop tard. Les quatre liées approchaient de plus en plus rapidement du sol qui fut brusquement là. L’Incarnate se dégagea brutalement, projetant son adversaire au sol qui alla s’y écraser cruellement alors que l’Incarnate dépliait ses ailes et se freinait pour se poser. Elle lança un rugissement sourd, écho de celui qu’elle avait lancé au début de la bataille, défiant quiconque oserait les provoquer.

~~


Lilwen ouvrit brusquement les yeux. Elle s’était endormie à l’académie et les élèves étaient déjà en train de rendre leurs copies. Elle n’avait aucune idée du sujet qui avait été posé mais peu importait. Elle sortit avec un sourire orgueilleux aux lèvres.
Ñiniel Iserimir
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MessagePosté le: Dim 26 Mai 2013 - 22:00 Répondre en citantRevenir en haut

Ñiniel trempa nonchalamment la longue plume dans l’encre noire. Les yeux perdus dans le vide, la petite appréhension qu'elle avait jusqu'alors n'est plus qu'un souvenir. C'était la première fois qu'elle franchissait les portes de l'Académie. Plus tôt dans la journée, elle avait eu vent de ce concours, et avait décidé de tenter sa chance. A son arrivée, deux autres personnes étaient déjà assises. A son tour, elle trouva une place et s'assit. La page était toujours vierge devant elle; l'inspiration était là, mais elle était déjà partie vivre l'histoire sans prendre le temps de l'écrire. Le lointain souvenir d’une étrange histoire lui revenait. Il s’agissait de l’histoire d’un combat, le plus fantastique qui lui avait été donné d’écouter.

Lentement, ses pensées volèrent par-dessus les mers, et sur un fond de soleil couchant, le théâtre du combat se mettait en place. La plume entre les doigts, Ñiniel commença à écrire :



La danse de quatre temps


Au loin, deux formes noires se faisaient face dans le silence ambiant : l’instant était solennel. La couleur sanguine du ciel, l’astre qui semblait se dissoudre dans l’océan, tout était annonciateur de mort.

Les deux ombres s’approchèrent l’une vers l’autre.

On aurait dit une formidable rencontre, deux êtres ailés qui volaient à toute allure pour mieux se retrouver. Oui…on aurait pu penser aux retrouvailles de deux amants.
Sur la verte Sekhti était harnachée Tarì – Celebrindal, une Valheru. Sur le bronze Al’giae, son cousin Ladh-Makael, qui avait promis de mettre à mort celle qui avait osé déshonorer la famille en s’acoquinant avec un esclave ondin.

Les deux cousins se vouaient une haine sans borne, et ce, depuis toujours. L’incartade de la Vahlerue n’était qu’un prétexte pour Ladh - Makael d’en finir avec cette cousine gênante. Ce soir serait le sacre de sa supériorité sur la perfidie féminine qui émanait de Tarì – Celebrindal…

La première danse


Un cri retentit : le bronze Al’gia lança l’offensive. Aussitôt Sekhti perça-t-elle le ciel d’un hurlement strident. Les deux dragons s’élancèrent alors dans une danse folle, frôlant les flots, cassant la mer.

Aucun ne parvint à toucher l’autre, le Bronze ayant tenté de percer la défense de Sekhti qui, quant à elle, se cambra pour dévier et se retrouver sur le côté. Mais Al’gia fit volte-face et poursuivit la verte qui n’avait pas eu le temps de se positionner.
Leurs ailes claquaient le vent tant et si fort que l’on entendait à peine les cris des deux Maitres Dragon. Soudain, Sehkti se cabra et prit de l’altitude. Elle monta pratiquement à la verticale, suivie par le Bronze qui ne semblait pas vouloir laisser s’échapper sa proie.

Puis elle plongea. Al’gia en fit de même. Les ailes rabattues ils se laissèrent tomber comme deux poids morts. Quel serait celui qui stoppera sa folle course vers l’océan le premier ?

C’est Tarì –Celebrindal, qui dans un moment d’effroi, stoppa sa Liée dans sa folle descente. Lorsqu’elle déploya ses ailes, la Verte ne put s’empêcher d’hurler ; elle crut que les ailes allaient se détacher de son corps tant le choc était épouvantable. Al’gia les déploya à son tour ; le Bronze semblait moins souffrir de cet aérofrein brutal. Tarì –Celebrindal comprit alors qu’elle avait là un désavantage par rapport à son fieffé cousin.

La première partie du combat ressemblait de près à un simple échauffement, les dragons se mesurant à la course.
Mais de loin, le spectacle était tout autre : cela ressemblait à une parade nuptiale entre deux créatures venues d’un autre monde, si dangereuses et pourtant tellement gracieuses.

La deuxième danse


Tarì –Celebrindal tira la première flèche en direction de son cousin. Celle-ci siffla dans l’air, et disparut dans le silence des eaux.

Ladh-Makael réagit aussitôt en tirant lui aussi une flèche ; ratant Tarì –Celebrindal, elle vint se planter au dessus de l’aile de la Dragonne. La femme sourit ; sa Liée en supporterait bien plus ; avec un regard d’affront, elle prit la flèche entre ses doigts et, d’un geste fort, l’extrada de l’animal. Elle porta la pointe à ses lèvres et lécha le sang de sa Liée. Puis elle ajusta la flèche sur l’arc, le tendit et tira de nouveau ; cette fois, la cible était atteinte. L’œil d’Al’giae se retrouva transpercé, et le Bronze poussa un rugissement de douleur.

Ladh-Makael poussa un cri de fureur tout en montant dans les airs, laissant là sa cousine au ras de l’océan. Il lui fallait se ressaisir rapidement ; Tarì – Celebrindal s’était procuré un avantage de taille en rendant son Dragon aveugle d’un côté ; il lui fallait à tout prix éviter de présenter ce côté-ci à sa cousine.

Lui vint alors une idée. Il se mit à tournoyer au-dessus de Tarì –Celebrindal qui n’avait pas eu le temps de le suivre, pensant simplement que le Dragon de son cousin était devenu incontrôlable des suites de sa blessure. Elle leva les yeux vers le ciel mais le soleil l’éblouît un instant. Trop tard, hélas, pour appréhender l’attaque aérienne qui fondit sur elle et sa Liée. Maitre Dragon averti, Ladh-Makael fit tournoyer son Lié sur lui-même tout en s’abattant sur son ennemie. Le coup ainsi porté, Sekhti, meurtrie, tomba à l’eau.

Alors qu’Al’giae allait asséner un nouveau coup avec sa queue, la Dragonne verte eut la présence d’esprit de plonger plus profondément dans les eaux pour réapparaitre à quelques coudées de là, avec sur son échine une Vahlerue à bout de souffle.

La troisième danse


Le cœur battant de rage, les mains tremblant de terreur, jamais Tarì –Celebrindal ne s’était sentie aussi vivante que dans ce combat où elle jouait sa vie tout en mettant peut-être fin à celle de son cousin. L’excitation du combat la mit dans un tel état qu’elle se sentait invincible.

Tarì –Celebrindal se mit à crier de tout son corps, et Sekhti n’avait jamais fait autant partie d’elle ; comme si elles ne formaient qu’un, elles plongèrent dans l’eau à une vitesse folle, firent quelques longueurs avant de ressortir sous Al’giae.
Les écailles mouillées de la Verte brillaient d’un tel éclat au soleil que tout la beauté du spectacle en faisait presqu’oublier la mise à mort qui était en train de se produire.

En effet, et à cet instant, les crocs de la Verte vinrent se planter dans le flanc du Bronze. Tarì –Celebrindal, si elle n’avait pas été autant limité par son apparence, aurait, elle aussi mordu cette chair de toutes ses forces. Le gémissement du Bronze ne renforçait son excitation que de manière exponentielle. Il asséna néanmoins un violent coup de pattes à la gueule de Sekhti, secouant Tarì – Celebrindal de tout son être. Mais elles tenaient bon.
Ladh- Makael tira autant de flèches qu’il le pouvait, mais la cible se situant sous Al’giae était difficilement atteignable. Ravagé par la douleur de ces crocs plantés dans la chair, le Bronze se mit à se secouer violemment, voulant à tout prix faire lâcher prise à son ennemie.

La dernière danse


Dans un rictus épouvantable, Tarì – Celebrindal ordonna à Sekhti de cesser de tirer le morceau de chair qu’elle tenait, mais bien de pousser le Bronze. Oui, le pousser… mais vers le bas, dans les eaux sombres de l’océan qui semblait froidement attendre la proie qu’on était sur le point de lui offrir.

Ladh-Makael comprit à cet instant les intentions de sa cousine, et pris de panique, tenta de se défaire du harnais qui l’attachait à Al’giae. Le Dragon, affaibli et tétanisé de douleur, essaya de réagir tant bien que mal lorsque la Verte défit son étreinte pour accoler ses pattes postérieures au poitrail du Bronze, et entamer lentement sa descente fatale.

La cruauté de Tarì – Celebrindal était telle qu’elle s’offrit le luxe de laisser à Al’giae la possibilité de garder son visage hors de l’eau. Mais pas à son cousin, qui se débattait comme un acharné et était en train de livrer un combat contre lui-même et le harnais qui l’empêchait de remonter à la surface. Le Bronze, affolé, essayait de s’extraire de là, s’envoler vers les airs, mais à chaque effort, chaque bribe d’espoir, la Vahlerue le replongeait de plus belle dans les lames de l’océan.

La nuit était tombée maintenant.

Lorsque Ladh – Makael rendit son dernier souffle, Al’giae cessa de se débattre. Il poussa une longue plainte, si longue et triste que l’histoire raconte que même les étoiles l’auraient entendu. Puis il ferma ses yeux, et se laissa choir dans les profondeurs océaniques, qui lentement l’engloutir.

Se retrouvant seule, Tarì – Celebrindal ne ressentait rien. Elle savait que jamais elle ne revivrait une telle jouissance au combat, car jamais elle n’avait autant haï une personne comme son défunt cousin.

Tarì – Celebrindal retourna parmi les siens, seule et encore plus sombre qu’avant.

La danse avait été menée par deux Maitres, mais seul l’un deux entendit les dernières notes rythmées par les flots calmes de l’océan. Au loin, une ombre repartait d’où elle était venue. Quelques instants plus tard, la nuit semblait avoir effacé toute trace de la dernière danse de Ladh-Makael et son Lié, le Bronze Al’giae.



Ñiniel resta un long moment songeuse. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à l’affreuse mort subie par Ladh – Makael, et le mépris qu’eut sa cousine en épargnant son Dragon, comme s’il n’existait pas. Elle l’avait traité tel un vulgaire Sans-Don.

L’Ondine avait toujours eu beaucoup de pitié pour ce cousin. Il était difficile de se souvenir que c’est pourtant lui qui a provoqué ce duel d’un autre temps. Ñiniel soupira et se leva :

* Bah… après tout, ce n’est qu’une légende… saurons-nous jamais la vérité ? *


Et referma la porte.



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Alauwyr Iskuvar
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MessagePosté le: Mar 28 Mai 2013 - 18:47 Répondre en citantRevenir en haut

Alauwyr avait gardé pendant quelques minutes les pieds sur la table, se balançant par moment sur la chaise qui grinçait douloureusement sous son poids. Non pas que le Seigneur Ardent était gros... Mais il était un rude combattant, donc disposant d'un coups de nerfs et de muscles... Mâchouillant en même temps le bout duveteux de sa plume, il s'était plu à narguer le Magister tout en le toisant, voyant bien que sa position d'étude n'était pas celle qu'on attendait à des élèves venant passer le devoir écrit. D'un sourire carnassier, il se rétablit dignement et commença à écrire ; oui il sait écrire, cela vous étonne-t-il à ce point ? et bien en plus ! Oui le Seigneur Ardent commença à narrer à travers les toutes premières lignes un bref passage d'un combat aérien qui avait eu lieu dans les temps troublés d'entre la chute des Valherus et la non-existence des Kaerls... Car après tout, c'est une phase bien nébuleuse encore...

***


°Attendez encore.... Attendez, il faut qu'ils passent en dessous de nous°
°Il faut faire vite, Lyros commence à avoir mal aux ailes°
°Attendez j'ai dit !°


Trois dragons attendaient sous le couvert des nuages jaunis par le coucher du soleil, qui commençait déjà à grignoter la ligne de l'horizon lointain. Employant une petite stratégie idéale pour se camoufler, elle était aussi très contraignante pour les dragons. Ils volaient en surplace pour rester dissimuler dans la brume nuageuse. Un des deux Bronzes, qui escortaient un Empereur dans l'escarmouche qu'ils allaient mener retint un grondement. Le dragon noir lui lança un ordre mental de se retenir encore un peu.

Trendor, le lié du Noir Byrthos, guetta le moment voulu et soudain :

°Maintenant !

D'un rugissement uni, les trois dragons donnèrent un seul battement d'ailes pour plonger en avant, quittant ainsi le couvert des nuages. Filant tel un faucon qui avait repéré la proie, ils redressèrent aux derniers moments pour remonter, après avoir lâché un rideau de flammes ardentes sur la cible visée. Qui n'était rien que moins qu'un petit village constitué pour la majorité d'anciens esclaves des Valherus, ces derniers pensant toujours encore au retour de leurs Maîtres... Sauf que ce village se contenta de brûler. Il n'y avait personne.

''Mais quelle est cette diablerie ? ''
''Nous avons été piégé ! ''


Un des liés d'un des Bronzes pointa le doigt vers le ciel nuageux. Comme eux, des dragons avaient attendu sous le couvert des nuages.

''C'est Bharos ! Cette fois lui et sa bande nous échappera pas ''

Leurs dragons n'eurent pas besoin d'avoir un appel pour imposer un vol hargneux vers leurs frères, ceux même qui avaient épargnés les habitants honnis de leurs flammes coléreuses. Même entre dragons, les divergences sur la place de leur lié sur ce monde nouveau qui s'ouvrait à eux étaient importantes, se raccrochant avec intensité aux convictions de leur lié et non aux idéaux de leur Mère à tous, à la profonde tristesse de Flarmya même. Ces différences n'avaient jusque là été échangées qu'en rugissements et en claquements de mâchoires entres les sauriens... Aujourd'hui, ils allaient apprendre une dure leçon, qu'ils leur faudra apprendre par la suite à leurs liés... Même si dans l'Histoire, d'autres combats seront malheureusement à venir.

Les trois attaquants du village déserté n'eurent pas besoin de monter bien haut pour rejoindre leurs adversaires. Les dragons du dénommé Bharos, un jeune lié avec des idéaux bien définis, piquèrent sur les trois sauriens, toutes griffes sorties. Contre les trois, ce fut cinq dragons qui entrèrent dans la bataille. Certes guère égale, mais qui se souciait de la justice d'un duel à cette époque ?

Bharos chevauchait un jeune Bronze, et aussitôt, il lança un défi à Trendor en le pointant de son épée, pendant que son dragon tournait en rond autour du Grand Noir. Ses compagnons étaient déjà en prise avec les compagnons de ce jeune chef protecteur. Ne restaient donc plus que les deux chefs de ces deux petits factions. Rien qu'eux et tous deux savaient que ce seraient leur ultime bataille.

Le saurien d'obsidienne poussa un puissant cri de défi avant de se jeter sur son frère de race aux écailles bronzés. Il jouissait de sa taille et d'une force plus conséquente. Les deux dragons se percutèrent tels deux titans, se griffant et cherchant à mordre l'encolure de l'autre par une morsure puissante.

Trendor sentit son harnais lâcher après un coup de griffe, voyant des écailles noires voler sous ses yeux sans vraiment s'en soucier. Bharos se tenait en équilibre sur les épaules de son dragon, à la limite de la perte d'équilibre. Ce dernier attendit le dernier moment pour se jeter en avant, rebondissant sur l'antérieur du noir qui entailla le poitrail de son Bronze au passage.

Les deux bipèdes s'affrontèrent sur le dos de l'obscur dragon, ce dernier le sentit et se détacha d'un coup de queue envoyé dans la gueule de son congénère Bronze, lui mugissant des menaces mentales. Sans attendre, il lança un jet de flamme pour lui imposer de reculer. Quelle erreur de la part de son lié d'avoir sauté sur son dos pour combattre Trendor.

Le bronze poussa malgré tout un cri d'attaque et reprit un assaut frontal, pour tenter au Noir de se trouver plus bas que lui. A coups d'aile et de griffes, le jeune dragon réussit à obtenir le résultat voulu. Au passage, il réussit même à donner un coup de tête si puissant qu'il étourdit le grand Empereur. Le léger basculement du dragon provoqua une petite d'équilibre non prévu pour Trendor. Bharos tenta de lui entailler la cuisse, pour l'obliger à se raccrocher aux restes de son harnais. Son épée croisa celle de Trendor.

''Raté mon cher ! Ne crois pas que je sois une cible facile !
''Rends toi ! Assez de ce sang entre nous. Nous sommes liés à des dragons, nous sommes donc frères !''
'' Que tu es naîf ! Les valherus étaient pareils, vois où cela les a mené ! Aujourd'hui c'est chacun pour soi et pour les plus forts !''
''c'est faux et tu le sais !
''Demande donc à tes amis les villageois que tu as su protéger de notre venue ''


Les dragons continuaient à se griffer et on entendit un beugler d'une profondeur morsure à la gorge.

'' Tu ne me laisses pas le choix, pour préserver notre avenir, je vais commettre l'irréparable !''
''Toi agir comme cela ? tu es trop lâche pour cela ''


Soudain, Byrthos profita d'une faille dans la défense du jeune Bronze pour le reprendre à la gorge, y enfonçant ses crocs et serrant de toute sa force. Le dragon se crispa avant d'avoir un spasme. Son lié hurla en jetant la mort saisir son âme soeur, assassiné par l'Empereur Noir.

Ce jour là, les Dragons apprirent ce qu'était de tuer un frère !

L'Empereur n'avait pas lâché le cou de son frère de race, le sang lui emplissant déjà la bouche. Mais la souffrance était sienne en arrachant une vie draconique. Bharos n'attendit pas pour exécuter le plan si mûrement réfléchi. Il n'avait pas le choix.

''Flarmya, pardonne moi pour mon geste !''

Ignorant l'offensive finale de son ennemi, il se retourna et plongea son épée dans les cervicales du dragon noir. Un cri, un seul fut celui du lié du dragon sombre, avant que ce dernier tombe vers le sol, figée dans les mains de la Mort même, tenant toujours le Bronze sans vie entre ses griffes. Deux âmes venaient d'être arrachées à la vie, deux dragons pour les débuts d'une nouvelle ère....

Ce fut au sol, dans les dernières lueurs d'un soleil mourant, baignant de ses derniers lumières deux dragons et deux liés, mort pour défendre ce qu'ils pensaient juste de faire. L'un pour retirer la vie des différents et l'autre pour les sauver de cette soif de vengeance.

Un lourd tribut à payer pour les débuts des Kaerls qui arrivèrent bien plus tard... Mais cette histoire, parait là plus comme un conte pour marquer que les divergences ne méritent pas de coûter la vie des dragons, Magnifiques Enfants de Flarmya...




Alauwyr sourit et déposa sa copie. Un petit conte, rien de plus....



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MessagePosté le: Mar 28 Mai 2013 - 18:47 Revenir en haut

Legundir Unarion
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MessagePosté le: Mer 5 Juin 2013 - 10:17 Répondre en citantRevenir en haut

Legundir passait assez peu de temps à l’académie ces derniers temps, aussi il profita d’un passage en ces murs pour récupérer des informations botaniques pour assister à la séance du jour. Si le sujet du jour ravit certains des participants il laissa un peu songeur et maussade l’elfe. Il avait il y a peu découvert une série de manuscrit concernant les volets de la vie d’une Valherus, Fuir-na-Heleg et un passage en particulier l’avait amené à faire quelques recherches en Orën. Et ces recherches avaient plutôt corroboré l’histoire couchée sur les feuillets, brulés par endroit, que le Maître Bronze sortit d’un cahier à la reliure en cuir rouge sombre

Cette Valherus, dans un élan éclatant de son égo débordant, avait pris l’habitude de faire écrire le récit de sa vie par un de ses esclaves… L’elfe se mit à relire



Fuir-na-Heleg s’était avancée seule vers le campement laissant sa noire liée Carchgoeol en retrait, un bouclier au bras gauche tandis qu’elle tenait fermement dans la droite une longue lame finissant par deux pointes. La blonde comptait bien faire comprendre à ces ingrats que vouloir se débarrasser de leur Maîtresse pour ne pas dire déesse, n’était pas une chose à faire.

Elle approcha silencieusement du garde somnolant puis lui trancha la gorge dans une série de pas aériens. Le corps tomba sur le brasier attenant qui se renversa et mis rapidement le feu à la barrière faite de pieu de bois. Le feu prit rapidement ce qui alerta les autres gardes qui s’attelèrent à réveiller leurs compagnons.

Fuir-na-Heleg venait de percuter et d’assommer avec son bouclier un soldat sortant d’une tente, soldat qui n’avait de soldat que la tenue, avant de transpercer de part en part le corps du malheureux inconscient. Elle défit sans difficulté les deux traitres suivants à sa portée à l’aide de passe rapide et brutale quand des cris perçant s’échappèrent d’une grotte au fond du campement.

Six gigantesques aigles portant un guerrier sur le dos s’envolèrent de la grotte pour foncer sur la valeureuse attaquante. Dans une habile danse, elle évita les deux premières paires de serres avant de bloquer la troisième avec son bouclier. Le choc fut si violent qu’elle fut propulsée au sol déclenchant la fureur de sa liée dont les yeux virèrent au rouge perlé de tache orange avant filer en direction du camp.

Ah tu ne t’y attendais pas hein sale garce. Nous aussi nous pouvons voler maintenant

La petite noire fut rapidement sur place mais elle ne put empêcher l’attaque suivante que Fuir-na-Heleg bloqua de nouveau avec son bouclier. Alors que la blonde tranchait avec son épée la chair d’un des aigles situé au-dessus d’elle sur son bouclier, Carchgoeol en élimina un second aigle presque aussi gros qu’elle mais dont la peau du cou ne résista pas à l’impact des griffes.

Alors que les hommes essayaient d’éteindre le feu, Fuir-na-Heleg sauta agilement sur le dos de sa liée qui s’éleva dans les airs sans attendre d’ordre. La blonde s’harnacha si rapidement qu’elle eut tout loisir de réajuster son bouclier et son armure avant de débuter le combat aérien. ; il faut dire que ce n’était pas la première fois qu’elle utilisait le harnais et ces lanières.

-des brulures dans le feuillet –

La petite noire esquiva deux des aigles en dans un court virage sur sa droite et en profita pour cracher du feu sur les tentes qui ne brulaient pas encore afin de maintenir l’attention des hommes au sol. Elle reprit ensuite de l’altitude et fonça vers un des aigles, les deux évités juste avant étant derrière elle et le dernier au-dessus. Carchgoeol cracha du feu devant l’aigle pour l’empêcher d’avancer et poursuivit sa course vers l’arrière train du volatile qui évita de peu la charge saurienne mais qui resta toutefois à portée de l’épée et de son tranchant.

Un cri et un souffle plus tard, le temps que le sang et le bout d’aile atteignent le sol en somme ainsi que le monteur, la noire fonça vers le sol, toujours suivie de près, pour prendre de la vitesse. Toutefois, avant de s’écraser sur la terre ferme, elle ouvrit les ailes en grand se freinant considérablement mais les aigles sont des animaux plus agiles et ne se laissèrent pas prendre au piège ; au contraire ils lacérèrent de leur serres le bas du dos de la dragonne, celui de Fuir-na-Heleg fut sauver de peu par la rapide parade au bouclier.

Si les aigles étaient des créatures plus agiles que les sauriens, ils n’avaient pas leur hargne ni leur puissance et lorsque la dragonne pivota d’un coup, elle décrocha les serres et le bec qui entaillaient ses écailles protectrices, et la lame de sa liée manqua d’une plume le corps d’un des deux.

Sans laisser de répit à ses assaillants la noire envoya une bonne flambée à l’attention des hommes qui approchaient du duo au sol, puis Carchgoeol d’un bond se jeta sur le plus proche et planta ses griffes puissantes dans la chair tendre pour l’empêcher de s’envoler. La saurienne ne se préoccupait plus des autres aigles ni des blessures qu’ils pouvaient lui causer car elle voulait réduire le nombre de ses adversaires invités et puis sa liée veillait sur ses arrières ; cette dernière venait d’ailleurs de repousser une attaque en fendant l’air de sa lame là où il voulait attaquer la noire.

C’est d’un bain d’entrailles, de plumes et de sang d’où sortit la tête de Carchgoeol dont le cou était rougit par le précieux liquide vital, tout comme ses pattes. La petite mais néanmoins puissante noire reprit les airs en quelques coups d’ailes toisant le survivant ailé du sol qui quitta le sol dans la foulée.

-des brulures dans le feuillet –

Le guerrier sur l’aigle invectiva les deux liées et pointa en avant son épée imité par la Valherus qui bouillonnait de rage, les deux montures foncèrent alors l’une sur l’autre. Les monteurs échangèrent des passes d’armes et les créatures volantes serres et griffes. Les deux liées vinrent à bout de leurs adversaires respectifs en mettant toute leur attention dans ce combat et grâce à une belle combinaison. La saurienne mordit l’aigle au cou, bloquant ainsi tout mouvement ; Fuir-na-Heleg amorça un coup en direction du guerrier qui se recula et plaça sa lame pour parer mais l’épée de la Valherus dévia et vint s’enfoncer dans la gueule de l’aigle, transperçant son bec. L’aigle tomba comme une pierre emportant avec lui le guerrier qui jeta son arme en direction de ses adversaires en vain.

Toutefois cette double mort ne fut pas inutile puisque c’est à ce moment précis que le dernier aigle, resté en haut plongea sur les deux liées. Instinctivement Carchgoeol s’écarta mais pas suffisamment puisque l’épée de l’humain lui entailla profondément l’aile gauche lui arrachant un hurlement de douleur.

La fureur de la noire n’en fut que plus grande tout comme celle de Fuir-na-Heleg qui usa alors de sa -des brulures dans le feuillet –

C’est ainsi que le dernier aigle tomba gelé au milieu du campement, tuant sur le coup le guerrier qui le montait en l’écrasant. Mais la colère de la noire ne fut pas apaisée par ces deux vies ni l’esprit de vengeance de la Valheru.

-des brulures dans le feuillet – entre les flammes crépitant, les cris et les odeurs de chair brulée, le carnage se poursuivait -des brulures dans le feuillet –

-des brulures dans le feuillet – la dragonne ne chercha pas même à dévier l’arme et se contenta d’arracher avec ses crocs le bras menaçant -des brulures dans le feuillet –

En moins de deux heures tous furent tués, il n’y eut aucun survivant. Le campement fut détruit et avec lui l’espoir de révolte du village.



Legundir recopia rapidement le texte avant de ranger les feuillets dans sa pochette de cuir. L’histoire quelle qu’elle soit devait être connue, glorieuse, fière ou terrible…
Eléderkan Garaldhorf
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MessagePosté le: Dim 9 Juin 2013 - 23:54 Répondre en citantRevenir en haut

La brume, épais écran d’humidité, s’était levée. Les ailes des dragons la fendaient tel un rideau de fumée, s’engageant dans le brouillard en se fiant uniquement à leurs sens aiguisés. Ils étaient presque aveugles dans cette purée de pois. Un choix très peu stratégique aux yeux d’Eléderkan Garaldhorf mais qui était-il pour contester et l’Archonte Brûlant et la météorologie ? L’Escadron du Décurion Flamboyant volait en haute altitude, en formation en V. Chaque battement d’ailes était calculé pour suivre le dragon de tête à la seconde près. Tout le secret résidait dans la rapidité d’exécution. Le Blanc de tête avait été choisi pour sa grande maîtrise de l’Interstice et sa capacité à se faire le plus discret possible. Il était l’éclaireur. Flanqué de ses deux protecteurs, une Verte et une Bleue, il était suivi par deux Bruns sur les ailes de la formation. Fermant la figure, un grand Bronze transmettait les ordres de son cavalier le Décurion Flamboyant. Ils n’avaient pas droit à l’erreur. L’heure était venue de tester leur long entraînement au Màr Tàralöm.

Eléderkan participait enfin à une véritable guerre. Les escarmouches, les batailles et les prises sur les mers d’Ys, lui avaient insufflé depuis longtemps le goût du sang et de la gloire. Et si la victoire paraissait par trop amère parfois, il n’avait jamais refusé un assaut. Martel, son ami et son frère d’armes, l’avait convaincu d’œuvrer en personne. De prendre part à cette Grande Guerre. Eléderkan éprouvait une soif vengeresse. Il prendrait sa revanche sur le destin funeste de sa famille, sur la malédiction jetée sur son épouse et sa malheureuse fille nouveau-né, il se vengerait de tous les affronts, dû-t-il pour cela oublier ses crimes de jadis, avant son entrée au Kaerl Ardent. Songeur, mais néanmoins attentif à la tension croissante dans les longs muscles roulant sous la peau de son Bronze, l’Elfe se surprit à penser que cette guerre n’en valait finalement pas la peine et qu’elle ne le concernait pas réellement.

° Je vois quelque chose. °

Les mots télépathiques du Blanc Jilin furent emportés par une bourrasque de vent. Les yeux des dragons virèrent à un orange agressif. Il n’y avait pas de vent : c’était le calme plat avant la tempête. Quelque chose de grand et doté d’ailes avait provoqué ce brusque afflux d’air. Et ça se rapprochait.

° Restez en position. °

Thémos menait la danse, si l’on pouvait dire. Grave et d’un sérieux exemplaire, aussi étrange que cela puisse être dans son cas, le grand mâle sentait l’adrénaline furieuse courir dans ses veines, tel du métal en fusion. Il n’attendait qu’une occasion pour mordre.

Un puissant rugissement, provenant indubitablement d’une voix mâle, résonna en échos propagés par la brume. Un autre rugissement, plus aigu, lui répondit plus loin. Il était devenu difficile d’évaluer les distances dans cet écran blanc. Le vol de la Verte sur la gauche se fit plus hésitant, elle cédait rapidement à la peur. Sa Liée se cramponna à son harnais et lui flatta l’encolure, espérant la calmer pour la remettre dans le rang. Alors seulement jaillit l’ombre gigantesque qui avait poussé son cri de guerre un peu plus tôt. Il les surprit en sortant du brouillard toutes griffes dehors, juste au-dessus d’eux. La panique submergea l’Escadron en un quart de secondes. Cependant Thémos veillait. Il fit claquer ses mâchoires près de la queue du Brun de droite qui faillit virer hors de la formation. Les trois dragons de têtes accélérèrent, dépassant les poids lourds en quelques battements. Les deux Bruns plongèrent pour effectuer un demi-tour. Thémos se redressa, volant presque à la verticale, tirant sur ses épaules musculeuses et gagna de la hauteur.

Le choc fut effroyable. Eléderkan crut s’être fait désarçonné et s’accrocha désespérément à son harnais. Le souffle coupé, il crut un instant qu’ils tombaient car il ne ressentait plus la tension dans le corps de son Lié. Thémos était-il inconscient ? Les Bruns chargèrent à cet instant, vomissant des torrents de flammes en visant les ailes de l’agresseur. Un rugissement indigné leur prouva le résultat. Eléderkan les regarda disparaître à l’horizon. Ils allaient mettre trop de temps à effectuer un deuxième passage. Thémos s’était arrimé au dragon ennemi, les ailes brassant l’air furieusement pour se maintenir en place. Ses serres s’enfonçaient dans le flanc de l’Empereur Noir tandis qu’il visait son cou. Le colosse noir trouva le sien avant. Heureusement pour le duo d’Ardents, ses crocs manquèrent leur cible à cause d’un étrange petit projectile. Une flèche ripa sur les dures écailles de la tête, entre les cornes. L’Empereur Noir braqua un œil aussi incandescent qu’un volcan en éruption sur Eléderkan avec un arc en main. Ce dernier savait que sa flèche ne ferait aucun mal au dragon mais cela avait suffis à sauver Thémos d’une mort certaine. Le second passage des Bruns Kerleann et Lioron se faisait attendre.

L’Empereur Noir jeta un long regard d’un mépris souverain à son adversaire, comme s’il n’en valait pas la peine. Il fit une embardée. Thémos lâcha prise et dût déployer toute sa voilure pour ne pas perdre trop d’altitude. Eléderkan perdit son arc dans la manœuvre. La guerre, la vraie, était plus ardue qu’il ne l’aurait cru.

° Où se trouve le reste de l’Escadron ?
Plus bas et loin devant nous. D’autres dragons s’approchent. Du Màr Luimë.
Des Engloutis ?! °


L’Empereur Noir choisit cet instant pour transmettre un message de la part de son Lié. Il ouvrit une gueule immense. Une lueur rougeoyante provenait du fond de sa gorge semblable à un gouffre. Il se préparait littéralement à faire feu.

° Abandonnez cette guerre, partez tant qu’il en est encore temps. Tol Orëa ne veut plus voir le sang de ses fils et ses filles couler pour de vaines querelles. Flarmya vous maudisse si le sang des dragons coule encore demain ! Luttez est inutile. La guerre est stérile. Seule compte la paix. °

Le Lié en question, minuscule être juché sur le géant noir, portait un heaume qui masquait entièrement son visage. Mais en visant la jointure entre le haubert et le casque, il aurait été possible de le toucher… Son arc manquait à l’Elfe. Thémos gronda et émit une réplique narquoise pour son seul Lié.

° Il n’a pas tort. J’aurais presque envie de me rendre tout de suite…
N’y pense pas ! Notre devoir… °


Un rugissement déchirant les interrompit. Il provenait d’une voix femelle. Le reste de l’Escadron avait des ennuis. Kerleann et Lioron arrivèrent enfin. Le feu frappa de plein fouet le dos de l’Empereur Noir. Le dragon neutre se cabra sous la douleur. Il fit claquer ses grandes mâchoires si près des deux dragons bruns que ceux-ci se dispersèrent dans des directions opposées sous la panique. Thémos profita de la diversion. Il replia ses ailes contre son corps et plongea brusquement en piqué. L’estomac d’Eléderkan lui remonta dans la gorge. Une Verte esseulée les dépassa, empêtrée dans ses ailes trouées. Ce n’était pas l’Ardente Ventara.

° Jilin ! Où te trouves-tu ? °

Le Blanc ne répondait pas. Thémos se redressa, déploya ses ailes et vira sur la gauche en suivant un courant ascendant. Eléderkan ne remarqua qu’à cet instant les entailles sur l’épaule et le flanc droit du dragon. Elles semblaient superficielles mais elles le fatiguaient tout de même assez pour l’empêcher de tenir une cadence trop soutenue. Il fallait se débarrasser de cette bande d’Engloutis au plus vite.

Ils repérèrent Ventara en compagnie de Jilin. Quant à la Bleue Ilienas, elle n’était nulle part en vue. Deux dragons, un Bronze éborgné et une jeune Bleue pas encore adulte, les assaillaient, les repoussant sans cesse vers le sol. Ils les obligeaient à descendre pour mieux les piéger. Thémos plongea vers eux. Ses longues serres déchirèrent la membrane des ailes de la dragonne azurée. Celle-ci, gémissante, fit un écart et en perdit l’équilibre. Elle disparut rapidement dans le brouillard qui se teinta du rose de son sang. Le Bronze se montra plus coriace. Comprenant la manœuvre, il virevolta en effectuant en deux battements d’ailes un demi-tour sur lui-même. Il se retrouva à l’envers et cracha un jet de flammes sur l’Ardent. Thémos rugit de douleur mêlée de rage et se laissa tomber sur le ventre de son adversaire. Il lui laboura les entrailles tout en essayant d’éviter les flammes. Les yeux du Bronze neutre devenaient vitreux de douleur, réduits à deux fentes. Un homme chuta en hurlant du dos de celui-ci. Le feu se tarit. L’Englouti cessa de lutter. Thémos fondit sur la gorge tendre et la déchiqueta sauvagement. Quelques gouttes d’un sang chaud et noir éclaboussèrent son Lié. Eléderkan en avait des haut-le-cœur.

Et soudain, ils rencontrèrent le sol. Si le choc avec l’Empereur Noir avait été violent, celui-ci fut cent fois pire. Thémos manqua son atterrissage d’urgence et planta toutes ses griffes dans la terre pour se stabiliser. Il se détacha en hâte du cadavre. Il eut les plus grandes peines à ralentir, ne cessant de glisser dans la terre meuble et humide. Sa queue serpentine fouettait l’air furieusement. Dans un dernier effort, en plantant les doigts griffus de ses ailes dans le sol, il parvint à s’écrouler sans trop de dommages. Eléderkan manqua glisser et s’effondrer aussi, ressentant toute la souffrance chez son Lié. Le brusque afflux d'adrénaline se tarissait, laissant le couple de Liés pantelants et épuisés. L'excitation du combat passée, Eléderkan se songeait qu'à faire soigner Thémos le plus rapidement possible. Le pire restait encore à venir. Le terrible Empereur Noir manquait à l’appel.

° Décurion Garaldhorf ! Que faites-vous au sol ? Vous deviez protéger le campement de notre armée des attaques aériennes ! Où se trouve votre Escadron ? °

Le dragon qui aboyait ces ordres était le Lié d’un des chefs d’Etat-Major, un Trône de Flammes en vérité. Que de beaux noms pompeux rappelant le temps des Valherus déchus ! Cela avait toujours fait rire Eléderkan. Plus maintenant.

° Nous avons été attaqués. Quatre chevaliers-dragons du Kaerl Englouti. Peut-être plus. Ils luttent contre la Grande Guerre, Sir.
Je vous veux au rapport dans un quart d’heure !
Bien, Sir. °


L’armée du Màr Menel était en chemin. Le précédent charnier n’avait pas été totalement nettoyé que déjà, une nouvelle bataille débutait. Tol Orëa n’aurait bientôt plus de champs de batailles à livrer.


Eléderkan Garaldhorf, Inquisiteur Suprême, s’extirpa péniblement du flot de souvenirs ravivés à la faveur de ce concours de l’Académie. Son baptême du feu en matière de guerre ne datait pas d’hier mais, comparé à bien d’autres péripéties de sa vie d'un demi-siècle, la scène était encore si douloureusement fraîche dans son esprit… Il se revoyait épongeant et nettoyant les blessures de Thémos, le caressant pour l’apaiser et se rassurer lui-même. Il revoyait le carnage résultant de cette bataille, les corps mutilés de Sans-Dons par milliers, les bûchers funéraires destinés aux chevaliers-dragons. Il revoyait la terreur se peindre sur tous les visages, en même temps qu’une certaine révérence, lorsque la nouvelle parvenait aux armées que les Reines des Kaerls – Or, Argent et Incarnat – avaient décidés de prendre part au combat. Il se souvenait de tout. Aujourd’hui, de telles images le révulsaient. Auparavant, il aurait exulté de joie guerrière. Les temps changent.

Eléderkan déposa sa copie sous les regards médusés des autres participants, quitta la salle dans un silence quasi religieux et s’élança à l’assaut du ciel monté sur son fidèle frère d’âme.


Je me suis arrêtée là parce que j'avais peur 1 de faire trop long et 2 de faire un hors-sujet. ^^"



Heryn Amlug
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MessagePosté le: Mer 12 Juin 2013 - 19:33 Répondre en citantRevenir en haut

Le concours est officiellement clos ! Les jurys sont en train d'être désignés, et les résultats paraîtront bientôt ! Félicitations d'avance à vous tous pour vos superbes participations !

Encourage



Peddyr Thelrand
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MessagePosté le: Sam 6 Juil 2013 - 08:45 Répondre en citantRevenir en haut

Oyé Oyé, les verdicts tombent, les résultats sont là o/

Après un choix difficile parmi tous les textes que vous avez fournis, voici le classement avec les trophées o/. Je peux vous garantir qu'il y a eu des arrachages de cheveux pour faire un choix. Tant de combats épiques **, qu'on aurait tous voulu les noter **

Eléderkan : (GRAND GAGNANT)

Niniel : (NUMERO DEUX)

Lilwen : (NUMERO TROIS)




A bientôt pour un nouveau concours o/



L'âme s'envole vers les cieux par les ailes des dragons
Dinjelaï Al'Ysiria
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MessagePosté le: Sam 6 Juil 2013 - 18:28 Répondre en citantRevenir en haut

Bravo à tous les participants!

Je précise au passage que même si tous ne peuvent pas être sur le podium, chaque texte a reçu au moins un vote de la part d'un des membres du jury, c'est dire à quel point il était dur de vous départager!

Un grand merci également aux membres du jury pour leurs commentaires éclairés!
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