|
Auteur |
Message |
Invité
Hors ligne
|
Posté le:
Ven 13 Aoû 2010 - 15:53 |
|
~¤ Les Magisters de l'Académie ¤~
Voici la description des quatre personnages non joueurs qui font vivre l'Académie. Chaque concours sera posté au nom de l'un d'entre eux.
Magister Myredith Viel
La pétillante jeune femme est l’instigatrice du projet d’Académie, accédant officiellement au statut de Magister dès l’âge de 36 ans.
Spécialité : Magie, Botanique, Créatures, Sciences Naturelles.
Histoire : L'Elfe est née d’un amour d’un soir entre une Chevalière Engloutie et un Maître Ardent que l’enfant n’a jamais connu. Elevée par sa mère, elle a pu profiter de l’éducation fournie par le Màr Luimë mais à l’aube de ses vingt ans, toutes deux ont du se résigner : Myredith ne possédait et ne possèdera jamais le Don de se lier avec un Dragon. La jeune Myredith, déçue et honteuse de ce qu’elle considère comme une tare, s’absorba alors entièrement dans les études. De son père inconnu, elle acquit et travailla des capacités de manipulation de la magie dans tous les domaines et s’appliqua à accroître son art. Lorsqu’à ses vingt-cinq ans, sa mère lui sous-entendit une discussion avec le Seigneur du Kaerl, disant que la jeune fille avait désormais le loisir de voler de ses propres ailes, elle fit son balluchon et entrepris un long voyage… L’objectif fixé était la réalisation d’une encyclopédie botanique, et il l’entraîna sur toutes les terres du Rhaëg. A l’hiver de ses trente-cinq ans, alors sur les chemins du Royaume d’Enéctalle, Myredith demanda l’asile pour la nuit au château du roi Demereth, pour faire une rencontre qui modifiera le cours de sa destinée…
Aujourd’hui : Fougueuse et énergique, Myredith sait passionner ses étudiants. Ses discours sont bien souvent enflammés, virulents et chargés de nombreux exemples et démonstrations pratiques spectaculaires ! La magie est certes une discipline palpitante, mais rendre vivants des cours de botanique, voilà qui tient d’avantage de l’exploit ! Myredith compte ses cheveux blancs et s’agace de les voir apparaître si rapidement. Pourtant à contempler la grâce lisse de son visage, on ne lui donne guère plus de vingt cinq ans. Ses cheveux de jais toujours ébouriffés et son style vestimentaire, bien souvent à base de cuir sombre renforcent cet air juvénile. Peut-être est-ce sa tenue qui contribue à l’attention de ses étudiants ? Ou bien simplement l’intensité de son regard gris-bleu, catalyseur de ses émotions passionnées ? Myredith condense une frustration et une déception ancienne, difficilement cicatrisée, de ne pas être née avec le Don, et d'avoir été reniée par son père qu'elle souhaiterait égaler ... Mais également la fierté de s’être forgée elle-même, l’amour de la transmission de ses savoirs, avec une confiance en elle exacerbée par son nouveau statut… Une jeune femme pour le moins instable.
Magister Vyman Terienh
L’ancien mercenaire a une longue carrière derrière lui. A 60 ans, il est arrivé au crépuscule de sa vie et souhaite désormais transmettre ses connaissances à la nouvelle génération, sans avoir à confier son savoir au papier.
Spécialité : Arts du Combat, Stratégie, Diplomatie
Histoire : Dernier né d’une famille nombreuse de Lomëanor, fils d’artisans Humains modestes, Vyman n’aurait certainement pas connu un tel avenir si les fées ne s’étaient pas penchés sur son berceau… Ou plutôt sur ceux de ses frères et sœurs ! En effet, sur les six enfants de la famille Terienh, deux garçons et une fille furent très tôt invités à rejoindre le Màr Menel, les Chevaliers dragons ayant détecté un « potentiel » qu’il n’a jamais bien compris. En échange de leur formation d’Aspirants sur le rocher flottant, le Kaerl offrit une bourse de dédommagement à la famille. Intelligents, les parents souhaitèrent engager ces sommes à l’apprentissage de leurs enfants restants et les frère et sœur ainés de Vyman choisirent tout deux la joaillerie. Quand le dernier né de la fratrie eut l’âge de choisir à son tour la voie qu’il souhaitait emprunter, la cagnotte n’était plus vraiment fournie… Amoureux des chevaux, il fut confié à un vieux palefrenier, ancien soldat, qui lui contait les histoires de bataille les plus extraordinaires… Plus que l’art des écuries, il apprit à Vyman à manier les armes et à sa majorité, le jeune garçon avait choisit sa voie, il serait mercenaire. Il s’embarque sur un navire de commerce accostant sur l'Archipel d'Ys, et entame une longue carrière… Les vingt années qui suivirent furent pour le soldat Vyman en dent de scie : la vie rude des batailles à travers le Rhaëg, suivie d’une opulence toute relative et de courte durée à l’arrivée de la paye et enfin un creux où tous se serraient la ceinture avant de repartir pour le combat. Dans le petit groupe d’homme, Vyman avait su s’attirer un respect par sa compagnie humble et calme, droit en toute occasion. Avec l’expérience le respect se mua en autorité naturelle et il devint au fil des années le chef d’une troupe vieillissante mais toujours efficace. Au lendemain de son quarante quatrième printemps, alors que sa troupe débarquait en Vaendark, précédée par une certaine notoriété, il vint se présenter devant le Seigneur d’Enéctalle, le Roi Démereth, et offrit définitivement ses services en échange d’un solde fixe et d’un toit. Reconnaissant la valeur de l’offre, le Roi lui offrit un poste de maître d’arme au château et se vit récompensé de son investissement lorsque Vyman, désormais Maître Vyman, s’illustra dans quelques batailles frontalières. L’enfant de Lomëanor gagna au combat son escalade dans la hiérarchie militaire et ne s’en plaignit jamais. L’âge aidant, il devint conseiller stratégique du Roi et se découvrit quelques qualité professorales en devenant entraîneur du jeune prince. Jusqu’à cette nuit où une femme ébouriffée, de Tol Orëa, vint demander l’asile pour une nuit.
Aujourd’hui : Avec ses iris d'un brun sombre et sa tignasse poivre et sel soigneusement entretenue, Maître Vyman, lui aussi, sait faire le silence autour de lui, par sa simple position raide et digne. Il parle d’une voix basse et grave, propre à impressionner des étudiants captivés. De part les nombreux métiers exercés pendant sa carrière militaire, il enseigne l’art du combat mais également la stratégie et la diplomatie, tous les soldats étant appelés à la manier avec adresse en temps de paix. S’il ne prend plus les armes aujourd’hui pour se battre, bien qu'il ne l'avouerait jamais, ce que l'âge le rattrapant, il préfère laisser les bleus et les bosses à d’autres. Ce qui ne l'empêche pas d'enseigner à l'occasion lors de cours pratiques donnés à l'Académie, pour mettre "une bonne raclée à ces jeunes coqs trop sûrs d'eux", tel qu'il se plait à le dire. Ses tuniques cintrées, d’un goût simple mais élégant mettent en valeur une silhouette fine et musclée malgré l’âge. Cependant, ses nombreuses années ne peuvent être ignorées, et n’importe quel observateur attentif aura remarqué qu’il fronce souvent les sourcils pour reconnaître un visage ou lire un manuscrit. Dans l’intimité de sa chambre il utilise un monocle, voire une paire de lunette, mais il rechigne à s’en servir en public.
Magister Tizziano Vesàri A 50 ans, l’homme aux origines Neishaanes a choisi de prendre un nouveau départ en Tol Orëa et mettre fin à de sombres rumeurs qui courent sur lui.
Spécialité : Economie, Histoire, Géographie, Politique, Coutumes
Histoire : Tizziano est le puiné d’une famille riche de petite noblesse du Royaume d’Enéctalle. Son frère ainé reçoit dès son plus jeune âge les cours de précepteurs, pour apprendre à diriger convenablement un domaine, et son cadet est naturellement invité à les suivre à son tour. Tizziano se prend alors d’une passion pour l’apprentissage qui surprend tout le monde. Sa sœur cadette, excellent parti pour les nobles de la région commence à son tour les études indispensables à une fille de bonne famille : danse, chant, maintien, savoir-vivre… Toutes ses petites choses qui feront d’elle une vraie femme. Enfant, et même adulte, Tizziano n’a rien d’un combattant. Fuyant systématiquement les situations à risque que son ainé poursuit, il recherche d’avantage la compagnie de sa cadette qui lui enseigne en cachette ce qu’elle étudie avec ses préceptrices. Le jeune garçon adopte alors des manières de plus en plus efféminées, au grand dam de ses parents… Un seul avenir possible pour Tizziano, l’éloigner autant que possible de sa famille et en faire un moine de Solyae, chose bien vue dans ce Royaume très pratiquant. A son douzième anniversaire, il prend donc le chemin du monastère le plus proche. Sa séparation avec sa sœur lui arrache des journées de larmes, mais il se console au monastère en se plongeant plus profondément dans l’étude du calcul et de la gestion. Il apprend à vivre selon les préceptes de Solyae en même temps que la vie dans une communauté de jeunes garçons qui n’ont rien de commun avec son frère. Avec l’un de ses compagnons de dortoir, Tizziano noue une relation étroite d’amitié, où viennent se mêler des sentiments plus profonds qui emplissent le jeune noble de culpabilité. Lorsqu’il apprend que ses sentiments sont partagés, il plonge dans un amour exclusif qui le rempli de félicité. Bientôt, les chastes baisers volés dans les couloirs prennent une ampleur inattendue sur laquelle certains moines ferment les yeux… Mais lorsque le père supérieur découvre Tizziano et son ami dans la même couchette, sa colère est terrible et les deux adolescents sont renvoyés aussitôt dans leurs familles respectives. Horrifiés par l’attitude scandaleuse de leur fils, les Vesàri en font un honteux secret de famille et Tizziano est confiné chez lui, à l’écart du monde, et encouragé vaguement à poursuivre ses études, en attendant que ses parents sachent quoi faire de leur dégénéré de fils… Après quelques petites missions de gestion d’annexes fermières qui ne le passionnent guère, Tizziano, à 25 ans, se voit confier l’éducation d’un jeune cousin. Il trouve enfin du plaisir dans une activité autre que l’étude et cela encourage ses parents à élargir son cercle d’élèves. Par les murmures et les lettres placées dans de bonnes mains au bon moment, il obtient de monter à la cour du Roi d’Enéctale et devient précepteur des jeunes princes du Royaume. A à peine trente deux ans, il enseigne ainsi ses matières de prédilection : mathématiques et économie au futur souverain. Il se forge ainsi une relation de confiance entre les deux hommes, et lorsque le prince Démereth accède au trône, il fait de Tizziano l’un de ses conseillers. Dans les années qui suivirent, Tizziano suggère au Roi la création d’une école pour les moins fortunés, et se charge en personne de faire la classe, trois jours par semaine. Le précepteur royal n’est pas un homme très apprécié de la cour, et les pires rumeurs courent sur son « amour de l’enseignement ». Mais il a la faveur du roi, qui continue de fermer ses yeux et ses oreilles lorsque des rumeurs lui parviennent. Le bénéfice étant toujours plus profitable.
Aujourd’hui : Avec l'âge, le sang neishan qui confère une grâce évidente à de nombreux membres de sa famille ne semble plus si présent, chez le Maitre Vesàri. Pour autant, il n’est pas plus laid que beaucoup de personnes de sa génération et conscient de son état, il s’efforce toujours de bien présenter en apparaissant poudré, vêtu avec goût et parfumé de lavande à la limite du raisonnable. Il a l’aspect le plus attendu pour le précepteur de jeunes nobles. Ses petits yeux bleus pétillent d’intelligence, et depuis que le roi d’Enéctalle en a fait son Conseiller, on lui a découvert un humour acide et parfois grinçant. Il aime transmettre ses savoirs à la jeune génération, mais l’on murmure dans les couloirs que c’est d’avantage pour l’amour de la jeunesse que pour les mathématiques et l’économie. Quand aux arts de vivre et aux manières distinguées, Tizziano est un expert reconnu, c’est son dada depuis son plus jeune âge. Cette dernière année, il s’est attaché à un jeune garçon, Njàll, orphelin élévé par des soeurs de Gaïa. Il a remarqué en lui un certain talent et une grande intelligence et l’a pris sous son aile en lui offrant un apprentissage pour devenir scribe.
Njàll, l'apprenti scribe Le regard curieux et un peu naïf que pose le jeune Torhil sur le monde est celui d’un garçon de dix-huit printemps.
Spécialité : Toutes et aucune à la fois ! Il a cependant une affinité pour l'Art sous toutes ses formes. Il aspire également à devenir un spécialiste des Langues Anciennes.
Histoire : Njàll est un garçon sans histoire, comme il y a en des centaines en Enéctalle, royaume côtier de Vaendark. Issu d’une famille modeste qui possède un malheureux lopin de terre sur lequel elle s’use le dos, Njàll est abandonné à la naissance, ses parents ne pouvant hélas pas subvenir à ses besoins en plus de ceux de ses déjà nombreux frères et soeurs. Il est déposé à la porte d'un orphelinat, dans lequel il grandit, bercé par l'amour des soeurs de Gaïa qui l'élèvent avec sévérité mais justesse. Comme les autres enfants, son apprentissage des lettres et des chiffres est réduit au strict nécessaire, et il doit passer plus de temps à aider aux champs qu'à étudier. En grandissant, il devient un garçon solitaire mais passionné, avide de nouvelles connaissances et de savoir. Un de ses rêves les plus chers serait d'ailleurs de pouvoir simplement aller à l'école. Attiré par l’étrange bâtisse, Njàll passe devant quotidiennement et lorsqu’il réussit à chaparder quelques heures de liberté, il colle son nez au carreau pour ne pas perdre une miette de l’étrange cérémonie devant le tableau noir. Il comprend alors que les autres enfants sont en train de décrypter les symboles écrits à la craie… A son tour, Njàll cherche à deviner la signification des mots sur les affiches placardées dans la ville. Un jour, à la fin de la leçon, le Maître Vesàri remarque l’adolescent qui embue la fenêtre de sa classe et l’invite à entrer. Hésitant, mais toujours curieux et fier de montrer ses compétences nouvellement acquises en autodidacte, Njàll lit plusieurs mots au tableau noir, sous les yeux de du maître, puis recopie les symboles avec la craie qu’il lui tend. Visible surpris et appréciateur, la réaction du maître ne se fait pas attendre. Il retourne avec Njàll à l'orphelinat et leur offre une bourse en échange de l’apprentissage de leur protégé, qui présente sans conteste toutes les qualités nécessaire à un bon scribe, métier tout à fait honorable – et inespéré – pour l’adolescent qui y voit immédiatement la possibilité de réaliser ses rêves. Il se lance alors à corps perdu dans les études, maniant la craie, autant que le fusain et le pinceau.
Aujourd’hui : Njàll a la peau hâlée de ceux qui passent leur vie au grand air, dans les champs et cependant les doigts tâchés d'encre de ceux qui manient les lettres. Des cheveux bruns en bataille, des yeux aux teintes vertes et brunes, un visage souriant… Autant de signes qui le rendent sympathique au premier regard. Encore un peu gringalet, pas tout à fait assuré dans son corps d'adolescent, cette dernière année à manier la plume l’a moins étoffé que les garçons de son âge. Njàll est un rêveur, curieux de tout. Mais la vie a forgé son caractère et la nécessité l’a rendu travailleur assidu, les leçons de Tizziano plus soigneux et méticuleux. C'est le type même d’adolescent que ses voisins décrivent comme « un gentil garçon ». Son honneur et celui de ses proches est le seul motif potentiel de bagarre et personne ne peut le décrire comme couard. Il était inconcevable que Njàll reste en Enéctalle lorsque son maître bien-aimé fait ses valises et quitte définitivement le pays. Conscient de tout lui devoir, il s’attelle déjà à combler sa dette et de le quitte jamais d’une semelle. Bien entendu les rumeurs concernant les amours interdits de son maître lui sont venues aux oreilles, mais rouge de honte et de colère il est le premier à démentir et à défendre Tizziano, quand le premier concerné reste muet. De toute façon, pour qui les connait bien, il apparait évident que leur relation de maitre à élève est plus proche de celle d'un père et son fils que celle de deux potentiels "amants". |
|
|
|
|
Invité
Hors ligne
|
Posté le:
Ven 13 Aoû 2010 - 15:56 |
|
~¤ La fondation de l'Académie ¤~
Le beau bâtiment qui fait désormais la fierté de ses trois magisters est le fruit d’un labeur et d’une volonté tenace de ses fondateurs… Au royaume d’Enéctalle en Vaendark, maître Tizziano exerçait ses talents de professeur au service du roi Démereth, pour lequel il fonda une école publique. A la même cour, Maître Vyman, ancien mercenaire et habile stratège se vit confier la formation des jeunes soldats à l’aube de sa vieillesse. C’est la jeune Myredith Viel, enfant exclue du Màr Luimë qui fit le lien entre ces deux hommes au caractère si dissemblable. En voyage en Vaendark pour compléter son encyclopédie botanique elle fit une halte à la cour du roi Démereth et bien vite se trouve présentée au Maitre d’arme, avec lequel elle partage une enfance en Tol Orëa, a proximité de Lomëanor. Après plusieurs soirées d’anecdotes sur l’ancien et le nouveau bourg, Myredith et Maître Vyman se découvrirent un autre point commun : la volonté d’enseigner leurs connaissances à la jeune génération.
Myredith décida alors de prolonger son séjour et ses rêves d’avenir prirent une consistance de plus en plus tangible. Parallèlement, Vyman Terienh cherchait un motif pour revenir sur sa terre natale et être enterré auprès de ses ancêtres. Après de nombreux débats hypothétiques, recoupée aux rumeurs sur Lomëanor, la localisation de leur projet un peu fou se précisa : un monastère de Solyae, abandonné à la création du nouveau de l’autre côté de la bourgade. Alors que l’idée s’ancrait dans une réalité de plus en plus tangible, une nouvelle rumeur avilissante refaisait surface et venait salir la réputation déjà entachée de Maître Tizziano, précepteur royal.
Par amitié pour son professeur d’enfance, le Roi Démereth lui confia le projet de son maître d’arme, comme sortie de secours digne sur le continent de Tol Orëa. Amateur de voyage et d’une insatiable curiosité, Tizziano vint trouver Myredith et Vyman et leur proposa ses compétences, arguant qu’un tabouret à trois pieds est toujours plus stable et qu’un étudiant aux multiples savoirs est bien plus ouvert sur le monde. Si Myredith accepta immédiatement l’idée, Maître Vyman était plus réticent à s’associer avec un homme qui trainait une réputation si sulfureuse… Lorsque Tizziano mis sur la table sa fortune personnelle, le maître d’arme accepta de mauvaise grâce de fermer les oreilles sur les rumeurs qui couraient sur le précepteur royal. Avec des écus sonnants et trébuchants, leur projet prenait plus d’ampleur et les trois magisters encore sans école prirent la mer pour Lomëanor.
Devant les ruines du monastère, les maîtres Vyman et Tizziano restèrent un moment désabusés. Comment former des élèves dans ce qui tenait d’avantage d’une bergerie à demi-écroulée que d’une école ? La grande fortune du maître d’économie ne serait certainement pas suffisante pour élever les murs tombés, reformer les parquets écroulés de l’étage et les toits effondrés en de multiples endroits. Mais Myredith Viel n’est pas femme à baisser les bras devant une bergerie effondrée. Elle demanda une audition devant le Conseil de Lomëanor. Le prestige d’une telle institution, ainsi que cette nouvelle façon de s’affirmer en tant que cité libre et cultivée, face aux Kaerls qui écrasaient parfois la ville par leur puissance et leur richesse fit pencher la balance et les Sages votèrent un budget pour la reconstruction du monastère. Les travaux commencèrent la semaine suivante.
La condition posée par le Conseil de Lomëanor était la formation gratuite d’une cinquantaine d’enfants de la cité, chaque année, mais à trois professeurs, la tâche allait se révéler plus ardue que prévue… Aussi, maintenant les financements acquis, Myredith et Vyman partirent battre les sentiers de Tol à la recherche d’une aide humaine, pendant que Tizziano surveillait l’avancée des travaux. Les deux maîtres en vadrouille entreprirent un méticulleux quadrillage du continent, à la recherche de toutes les maisons religieuses, et les invitèrent à envoyer chaque année un de leur représentant au monastère. Leur projet fut approuvé par de nombreuses maisons ainsi, quand les travaux du monastère s’achevèrent et que l’Académie ouvrit ses portes à ses étudiants, une vingtaines de moines et de sœurs de toutes les confessions vinrent loger pour quelques mois au monastère.
Les prêtres de Solyae, présents tout au long de l’année, enseignaient les lettres et le calcul aux plus jeunes, entre 8 et 13 ans, soit une trentaine d’enfants de Lomëanor. Au-delà de treize ans, l’enfant sollicite les magisters, accompagné par ses parents, pour poursuivre les études dans ses domaines de prédilection. L’Académie forme ainsi soldats, herboristes, scribes, comptables…
Pendant cinq ans, l’Académie accueilli ainsi les enfantts de tous les milieux, de Lomëanor d’abord, mais bien vite des bourgades avoisinantes. Le quota d’écoliers scolarisé atteint, le Conseil des Sages de Lomëanor proposa un nouveau défi aux trois magisters : s’imposer devant les Kaerls comme influence décisive pour officialiser les compétences des Chevaliers dragons, afin de réapparaitre sur le devant de la scène… Après plusieurs lunes de débats et de méditation, les trois magisters vinrent présenter au Conseil leur proposition : Fréquemment, chaque trimestre, voire chaque mois, l’Académie ouvrirait des « concours » de composition écrite, associé pourquoi pas à une démonstration pratique. Officiellement ouvert à tous les Kaerls et aux étudiants de l’Académie, les meilleures prestations se verraient récompensées par un prix, témoignage d’une reconnaissance dans tout Lomëanor, voire sur Tol Orëa !
Le fil rouge de l’idée émanait de Myredith, qui connaissait le caractère combatif de nombreux chevaliers dragons. Pour avoir grandi parmi eux, elle savait que le simple fait de se savoir en compétition pour son Kaerl suffirait peut-être à les attirait plus que la récompense et la reconnaissance, idée de Vyman qui s’instaurerait au fil du temps…
Le Conseil des Sages s’avéra mitigé. Certains étaient enchantés de l’idée, quand d’autres s’inquiétaient des retombées diplomatiques… Et si un Kaerl se montrait supérieur aux autres ? On avait vu des guerres pour moins que cela… Il fut donc dit qu’aucun des Kaerl ne serait favorisé, et que nul monopole de récompense ne pourrait être toléré. Ceci dit, les trois magisters s’attelèrent à la rédaction de la Charte du participation du concours… |
|
|
|
|
Invité
Hors ligne
|
Posté le:
Ven 13 Aoû 2010 - 15:57 |
|
~¤ Le lieu ¤~
Situé sur les collines qui bordent le bourg de Lomëanor, la nouvelle Académie à fière allure. Le vieux monastère dédié à Solyae a été restauré avec soin par les meilleurs artisans de Tol Orëa, les murs de vieilles pierres, autrefois croulants et qui n’abritaient plus que des gamins rieurs et leurs troupeaux de brebis ont été relevés, la statue placée au centre de la cour, et un sculpteur à redonné des traits à son visage anonymé par le vent et la pluie… Bref le lieu a tout à fait changé, un an seulement après le début du chantier. Intéressons nous donc, non pas à ce qu’il était, mais bien à ce qu’il est devenu…
Construit comme bien des monastères de Solyae, sur deux étages, autour d’une vaste cour ceinte d’une promenade dallée à l’ombre d’arches de pierres à la ciselure simple mais esthétique. Il abritait autrefois jusqu’à trois cent religieux. Quelques arbres fruitiers, plantés à l’époque ou le jardin central n’était qu’un potager, étendent désormais une ombre appréciable sous leur vaste feuillage. Découverts par Maître Tizziano, des plans de rosiers rouges viennent d’être plantés au pied des arches, et nul doute qu’ils s’épanouiraient bien mieux ici que dans le froid continent de Vaendark.
Mais laissons là le jardin. La nouvelle Académie étant située à quelques kilomètres du bourg, nombreux viennent à cheval. Sur le chemin, à quelques mètres de la véritable entrée, le visiteur passera sous un portail de pierre, récemment édifié et gravé à la devise de l’école : « Apprendre pour mieux comprendre et forger ensemble un avenir meilleur »
Autrefois rectangulaire et fermé, le bâtiment est désormais ouvert sur Lomëanor : le pan de mur nord-est, particulièrement détruit n’ayant pas été reconstruit. Sur la droite, en entrant dans le bâtiment s’étend l’aile nord, qui abrite une quinzaine de box ainsi que diverses zones de stockage de nourriture et de matériel divers. L’écurie se prolonge d’un auvent sous lequel peuvent se tenir trois carrioles étroitement serrées.
En poursuivant en direction de l’aile ouest, on passe devant la pièce principale : le réfectoire, attenant à une cuisine proprette et de petite taille. Etudiants et professeurs y partagent leurs repas autour de deux longues tables massives, assis sur de simples tabourets. Au coin de l’aile sud-ouest se trouve une infirmerie, territoire de Maître Myredith. Contre les murs de pierre, de hautes étagères contiennent des dizaines de pots d’onguents et bouteilles de sirop préparés avec soin par la professeur de botanique. Quatre lits, séparés par des rideaux couleur crème, toujours agités par la brise qui entre par les fenêtres en permanence entrebâillées... De fait, toute l’aile sud alterne une portion d’épais mur de pierre avec une large et haute fenêtre, astucieusement placée sur des rails pour la faire coulisser. En hiver, de larges volets de bois viennent refermer les deux tiers inférieurs et améliorer l’isolation du bâtiment. Le rez de chaussé de l’aile sud est consacré aux salles d’études et de travaux pratiques. De différentes tailles, la plupart sont équipées de simples pupitres et d’un tableau noir, en plus de petit matériel plus spécifique et d’ouvrages consacrés à la matière étudiée.
Enfin, le tour de la promenade sous les arches se termine. Nous voilà de retour vers l’entrée. Dans la courte aile est, trois portes massives, sculptées de différents motifs viennent s’ouvrir sur les bureaux des différents professeurs, où les étudiants peuvent venir les consulter. Nous en avons fini pour la visite du rez de chaussé, où se déroulent l’essentiel de la vie diurne de l’Académie. L’étage, auquel on peut accéder par deux escaliers en colimaçon, abrite les dortoirs. L’aile sud, plus lumineuse, est cloisonnée en une quinzaine de chambrettes, prêtées aux moines de toutes confessions venant partager leurs connaissances avec les élèves de l’Académie, chacune à un accès à des commodités privées.
Au contraire, l’aile nord abrite les dortoirs collectifs des internes. Il en existe deux pour les garçons, séparant les enfants de moins de treize ans des adolescents, et un plus petit destiné aux filles, moins nombreuses. A chaque extrémité de l’aile nord se trouve une grande salle de bain collective. Enfin, l’aile est est divisée en trois chambres spacieuses occupées par chaque magister. Si l’obscurité n’est pas tombée lors de cette première visite de ce grand bâtiment, Njàll, l’apprenti de Maître Tizziano, vous emmènera visiter les terrains qui jouxtent le monastère : le potager de Myredith, les terrains d’entraînement militaire de Vyman, et les paysages vallonnés qu’aime peindre Maître Tizziano… |
|
|
|
|
|
|
|
|