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 [RP] L'Evanescent convalescent. Sujet suivant
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Tristan Orloff
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MessagePosté le: Mar 16 Oct 2012 - 15:57 Répondre en citantRevenir en haut

Fin de Llefelysku 918


Cela faisait à présent quelques jours que Tristan vivait au Mär Luimë, il n’avait pas quitté le dôme marin depuis que Jonas l’y avait emmené. L’humain c’était progressivement habitué à vivre dans ce nouvel environnement, même s’il en gardait une vague sensation de claustrophobie à l’idée que la mer avait remplacé le ciel au-dessus de sa tête. Le ciel, l’air libre qui commençait cependant à lui manquer et pour qui il eut quelques pensées nostalgiques. Dé qu’il se sentirait suffisamment retapé, il demanderait à faire un tour dehors.

Mais ce jour-là, le ganadéen avait rendez-vous avec Anareinth le dragon lié à la Dame Al’Ysiria. L’idée que ces créatures nouvelles qu’étaient les dragons allaient devenir la norme de cette nouvelle vie chez Tristan faisait également son chemin. Il avait aussi appris à relativiser sa crainte des premiers jours en constatant la complicité forte qu’il pouvait y avoir entre cette espèce et celle de leurs liés. L’homme, bien que encore sous le coup de ses mésaventures récentes, avait néanmoins repris suffisamment de vigueur pour pouvoir refaire ses bandages lui-même, ce qu’il faisait chaque matin. Pour autant, l’opération n’était pas des plus inconfortables car la chaire à vif était sensible à chaque toucher. Contemplant alors ses mains à présent nue et les stigmates qu’elles présentaient, il constatait chaque jour un peut plus, l’encrage de ces terrible souvenirs que lui laisserait ce séjour dans les geôles de Ganadiel. Il allait devoir vivre avec cette plaie le restant de sa vie, il en était conscient.

Refaisant ses pansements, l’humain s’habillait ensuite comme il le put avant de recevoir la visite du guérisseur que la dame lui avait assigné. Ils échangèrent quelques mots, sur ses blessure, sa récupération physique, mais également mentale. Ce guérisseur, pieux lui aussi, s’en remettait d’ailleurs fréquemment à Flarmya, provoquant plus de malaise que d’apaisement chez celui dont il tentait de soigner l’âme. Pour autant, Tristan respectait la compassion que ce Naishaan faisait preuve à son égard quelque soit ce en quoi il pouvait croire. C’était une race que l’humain appréciait pour ce côté paisible, parfois altruiste et souvent de bonne discussion.

Les deux hommes se quittèrent ensuite et Tristan se rendis à ce lieu encore inconnus pour lui qu’étaient les Bains Céruléens où Anareinth lui avait donné rendez-vous. L’homme se mis alors en quête du bâtiment de couleur argentée qu’on lui avait décrit. Fort peu coutumier de la configuration d’un Mär qu’il connaissait, géographiquement, encore assez mal, il n’hésitait pas à demander son chemin de temps à autres à un marchand, un garde… Il parvint ainsi à trouver l’endroit du rendez-vous convenus avec Anareinth et constatait qu’il devait sans doute être le premier. Tristan se mit alors à attendre le dragon blanc, songeant que cela allait être son premier vrai contact avec la créature. Celle-ci avait sans doute ressentis ses craintes à son arrivée, pour avoir été aussi en retrait jusque-là. Cette observation pouvait être interprétée comme un signe d’intelligence par l’ouranosien qui gardait en lui une image encore assez archaïque de cette race reptilienne. Mais malgré une certaine nervosité, cet expérience permettrait de mieux connaître les dragons. Le ganadéean rencontrait alors fortuitement Sargarth sous sa forme draconnique, le lié de son père, avec qui il engageait la discussion. De façon assez naturelle, plus que Tristan ne l’aurai pensé, il échangeait avec le bronze sur son état de santé qui s’améliorait pour ce dernier, du Mär et de ce qui pouvait attendre l’aspirant…


Dernière édition par Tristan Orloff le Mer 21 Nov 2012 - 14:41; édité 2 fois
Dinjelaï Al'Ysiria
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MessagePosté le: Mer 17 Oct 2012 - 14:21 Répondre en citantRevenir en haut

Anareinth n'avait pas quitté l'appartement de Din, et se dandinait d'une patte sur l'autre, mal à l'aise. L'elfe n'avait pas quitté des yeux les documents qu'elle étudiait depuis le début d'après-midi mais ne pouvais faire abstraction de la préoccupation du dragon. Elle soupira bruyamment, et leva un regard d'améthyste sur le Blanc, soulagé d'avoir enfin un auditoire:

** Mais comprends moi, tu m'as fait comprendre qu'il était à deux doigts de réfuter l'existence de ma mère, normal que j'ai un peu le trac, non? **

Anareinth, il s'agit d'un Aspirant, de notre aspirant, et il fait ses premiers pas au Kaerl après avoir séjourné des jours dans une cellule de torture. Tu ne crois pas que c'est normal qu'il soit un peu perturbé encore?!
** Si tu dis ça pour me rassurer, bravo! Din, je ne sais pas réconforter les gens, je vais dire des bêtises, et après je vais le regretter... **

Din secoua la tête agacée:

Tu es son instructeur Anareinth! Il n'attend de toi aucun réconfort, il attend que tu te présentes à lui et que tu lui expliques son nouvel univers!
** Je vois que toi aussi tu sais remonter le moral des gens! **

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de l'elfe:

Allez, tu es en retard monsieur le galant, ça ne se fait pas!
** Quoi! En retard, déjà?! **

Le Blanc marcha maladroitement jusqu'au balcon, déploya ses ailes et s'envola en direction des Bains... Sans être rassuré pour autant. Arrivé devant la porte, il hésita... Puis se métamorphosa en bipède. Sa forme habituelle était celle d'un neishan élégant et gracieux, qui avait parfaitement sa place aux Céruléens! Il entra et adressa un signe de tête à l'ondin qui accueillait les visiteurs, et qui, en habitué du Màr, reconnu immédiatement le dragon à ses pupilles verticales. Il lui sortit peignoir et chaussons, et Anareinth se changea rapidement dans une cabine avant d'entrer dans la salle aux Bains proprement dite... Il n'avait guère l'habitude de venir ici. En général il préférait la rivière qui courait dans le Cirban pour ses ablutions.
Il repéra bien vite son Aspirant, et le rouge lui monta aux joues. Il se morigéna pour cette timidité débilitante. En général, il parvenait à montrer une façade de ferme assurance face à des petits nouveaux émerveillés. Mais Tristan n'était pas ainsi. Il observait le monde avec le regard d'un fervent d'Ouranos...


Tout à coup un espoir envahit Anareinth: et si Tristan ne le reconnaissait pas?! Il tendit machinalement la main vers l'humain:

Vous êtes nouveau au Màr, je ne vous connais pas?

Quelle bêtise... Pour cacher son trouble, il descendit quelques marches proches et se laissa glisser dans un bassin d'eau tiède. Sous ses pieds, le fond transparent laissait entrevoir la faune et la flore marine. Un beau spectacle... Auquel le dragon n'était guère sensible à cet instant!
Tristan Orloff
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MessagePosté le: Ven 19 Oct 2012 - 10:56 Répondre en citantRevenir en haut

Tristan et Sargarth finirent par se séparer. L’humain pénétrait dans l’établissement des bains, dans un hall ou régnait une lumière bien étrange et dont il était bien incapable de dire où celle-ci puisait sa source. Il se dirigeait vers ce qui lui semblait être le comptoir, en suivant d’autres Luimë qui connaissaient bien mieux la façon dont l’endroit fonctionnait. Tristan fut alors reçu par un Neishaan qui lui remit des effets de bain. A ses pieds, l’homme pouvait apercevoir le balai incessant de la faune et de la flore marine ajoutant à la beauté et à la richesse du lieu. Le réceptionniste l’emmenait ensuite vers une porte sur laquelle était représenté un dragon aux écailles de saphir. Celle-ci donnait dans un petit couloir faiblement éclairé, mais où l’échos apaisant de l’eau se faisait déjà entendre avant d’atteindre les vestiaires. Il prit alors place dans l’une des cabines encore libres tout en notant le bar dans un coin de la salle.

Il fallait le dire : Tristan n’avais jamais vu pareil endroit de sa vie. Et même si il fut un temps ou Tristan pouvait espérer vivre grassement à Ganadiel, il n’aurait jamais pu imaginer se retrouver dans un endroit aussi fantastique et mystérieux. Ne sombrant pas pour autant dans un émerveillement béat, sa curiosité était néanmoins touchée ce qui éloignât son esprit, un moment, de ses turpitudes. La perspective d’un bon bain accentuait également se détachement. L’homme se dirigeait ensuite vers les bains à proprement parler après avoir déposer ses affaires dans un casier. Prudent, il y laissait son pendentif ouranosien afin de ne pas s’attirer d’ennuis inutiles. Après avoir franchis la porte à double battant où il reconnut le dragon de saphir de tout à l’heure, l’Evanescent se retrouvait alors dans une vaste salle ou la première chose qu’il vit était cette grande chute d’eau cristalline de plusieurs mètres tombant dans un bassin, le plus grand et qui en alimentait d’autres, plus modestes.

Tristan sentit alors des fourmis dans ses doigts blessés. Sans doute l’atmosphère chaude et humide de l’endroit devait avoir son effet et il se dirigeait vers un des bassins qui lui semblait le moins bondé. Arrivé au bord, il déposait son essuie et enlevait son peignoir de bain avant d’entrer dans les eux tièdes. Plusieurs regards se posèrent alors sur lui, car il gardait encore quelques bleus et ecchymoses fait à Ganadiel. Tristan, par ailleurs, avait commencé à reprendre de la masse corporelle mais pas suffisamment que pour sembler en bonne santé et il affichait toujours une certaine maigreur, signe de privations de longue durée. Le ganadéen, qui ne s’en offusquait pas plus que çà, s’installait alors au bord du bassin, la tête posée sur son essuie faisant office de coussin et se mit à se détendre. Oubliant son rendez-vous avec Anareinth, l’homme fermait alors les yeux et entreprit de se détendre…

Il ne s’était pas écoulé quelques minutes avant qu’une personne ne vint l’aborder. Se redressant alors pour voir qui lui parlait, il vit alors un homme entrer dans le bassin. Sa question l’avait, en quelque sorte, fait retomber sur Rhaëgh et il se rappela son rendez-vous draconnique. Tristan se mit alors instinctivement à scruter les environs à la recherche d’un dragon blanc en attendant que l’inconnu ne vienne prendre place près de lui :

    « Effectivement, je suis arrivé ici il y a peu...»


Observant l’homme qui l’avait interpellé, il notait cette croix sombre sur le front, sa chevelure d’ivoire ainsi que la forme particulière de ses iris. Il lui semblait également ressentir une certaines gêne chez l’homme. Si l’Evanescent était ouvert à la conversation, il semblait, par contre, vouloir maintenir une certaine distance de sécurité:

    « A qui ai-je l’honneur ?»
Dinjelaï Al'Ysiria
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MessagePosté le: Sam 20 Oct 2012 - 11:08 Répondre en citantRevenir en haut

Lorsque Tristan demanda a qui il avait à faire, Anareinth rougit violemment et son teint d'ivoire adopta une nuance pivoine inaccoutumée. Jusqu'à la racine de ses cheveux blancs argentés. Il dégluti difficilement, et la vérité, et la honte, lui imposèrent une réponse:

Je suis Anareinth, le Lié de Dinjelaï et heu... ton instructeur jusqu'à l'Empreinte!

Sa conscience fut immédiatement soulagée par cet aveu. Il se détendit un peu dans l'eau chaude et s'assit sur un rebord du bassin, s'immergeant jusqu'aux épaules:

Les dragons ne viennent pas si souvent dans les Bains, enfin, surtout les mâles. Nous préférons souvent le cours d'eau du Cirban, ou même les plages de la Baie. C'est pourquoi ma forme bipède me semblait plus appropriée ici, pour l'instant...

Il se justifiait trop, quelle horreur! Pourquoi était-il si timide face à cet Aspirant, qui pourtant n'avait rien d'extraordinaire: tout maigre, la peau tachée de quelques ecchymoses jaunissantes, presque gringalet maintenant qu'il ne voyait sans ses vêtements... Seul son regard perçant, intransigeant, avec un éclat de perpétuelle méfiance l'impressionnait. Anareinth s'immergea un peu plus, laissant seulement son menton dépasser:

Tu es donc Tristan. Comment vont tes blessures?
Tristan Orloff
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MessagePosté le: Sam 20 Oct 2012 - 14:24 Répondre en citantRevenir en haut

Tristan fixait l’inconnu dont le teint finis par changer. L'homme en face de lui était visiblement mal à l'aise et le ganadéen commençait à se demander ce qui se passait. Sont trouble se manifestait également extérieurement par un froncement des sourcils. L'espace d'un instant, Tristan se mit à imaginer les raisons de cette gêne : manque de confiance en soi ou alors l'état physique de l'humain qui devait sembler bien... « délabré ». Mais alors que l'homme dévoilait son identité, l'étonnement de Tristan grandit. L'homme restait calme mais une certaine contrariété s'emparât de lui.
    « Je vois... Et vous avez pris l'habitude de jouer avec vos aspirants je présume?»

Demandait Tristan, dont l'état d'esprit relevait plus, à présent, de l'agacement. En effet, il avait déjà rencontré le dénommé Anareinth sous sa forme primaire mais c'était la première fois qu'il le voyait sous sa forme humanoïde et pensait un instant que ce dernier était dans l'idée de lui faire une plaisanterie. Mais lorsque le dragon lui divulguait la raison qui l'avait poussé à se présenter sous cette forme, l'agacement de l'humain se dissipât. Le questionnant sur ses blessures, Tristan lui répondit :
    « Elles guériront, merci.»

Le ton était sec, mais néanmoins moins caustique que celui de sa réplique précédente. La honte du Tristan du premier jour, sur son état, c'était, depuis, dissipée. Entre son arrivée et cette première séance, le ganadéen apprit à vivre avec elle et en tirât même une certaine fierté en leur donnant un sens : 'Sa foi envers Ouranos lui avait fait passer les pires épreuves physiques à Ganadiel'. Cela lui permis de mieux vivre cet état de faiblesse.
    « Bien ! Quel est le programme ?»

Anareinth n'avait sans doute pas été très à l'aise pour aborder Tristan, mais peut-être que cet état allait s'estomper en repartant sur la raison de leur rencontre. L'humain, cette fois-ci, s'abstint de juger la créature trop vite comme il avait pu le faire, à tort, précédemment. Néanmoins, il restait sur ces gardes car l'orënien n'avait que peut goûter cette première approche.
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MessagePosté le: Sam 20 Oct 2012 - 14:24 Revenir en haut

Dinjelaï Al'Ysiria
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MessagePosté le: Sam 20 Oct 2012 - 22:32 Répondre en citantRevenir en haut

Le ton froid de Tristan glaça le dragon Blanc plus qu'un sceau de glaçons. Il n'avait guère l'habitude de jouer avec les mimiques de son visage de bipède, aussi oublia-t-il de froncer les sourcils, mais son esprit draconnique diffusa une vague de contrariété à la ronde. Son orgueil, relativement démesuré, en prenait un sacré coup! S'il avait été sous sa forme habituelle, il aurait vivement claqué sa lourde queue contre le sol, mais là, aucune réaction physique ne lui vint, et de dépit, il enfonça sa tête dans l'eau et s'immergea complètement. Une vraie autruche, mais marine pour le coup. Quand, à bout de souffle, il émergea, manque de chance, la situation n'avait guère changée, si ce n'est que Tristan le regardait d'un air encore plus... Encore plus!

En toute amitié, je te déconseille de t'adresser à Dinjelaï sur ce ton, elle est, hum... Enfin, il vaut mieux éviter de trop "présumer" avec elle quoi!

Il le savait, si sa Liée avait été le réceptacle des dernières paroles de Tristan, elle aurait tourné les talons comme une enfant gâtée, et comme telle elle aurait boudé un temps indéterminé avant d'entendre les plus plates excuses de son Aspirant! Mais Anareinth, était-ce parce qu'il était un dragon, ou plus probablement était-ce parce qu'il était un mâle, ne s'offusqua pas, et poursuivit d'un ton badin:

Le programme, hé bien, quelle drôle d'idée! Aujourd'hui, il n'y a pas de programme! C'est la première fois qu'on se rencontre, je n'avais pas prévu de te raconter l'histoire des Valherus, ni de te faire un cours de géopolitique sur les dissensions qu'il existe entre les trois Ordres, ou encore t'énoncer le régime alimentaire d'une Reine avant son vol nuptial!

Malicieusement, le Blanc fixa de ses pupilles verticales le Ganadéen:

J'imaginais que pour un premier rendez-vous, quelques jours à peine après ton arrivée, tu aurais des centaines, voire des milliers de questions à me poser!

Il rit tranquillement, fit quelques bulles dans l'eau, et poursuivi d'un ton plus sage:

Avant de bâtir une bibliothèque de connaissances, mieux vaut aplanir le terrain, n'est-ce pas?!

Avec un aspirant plus jeune, ou simplement qui ne le dévisagerait pas avec cet air méfiant, Anareinth aurait appuyé ses paroles d'un petit "toc-toc" du bout de l'index sur le front. Mais là, il s'en abstint.
Tristan Orloff
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MessagePosté le: Lun 22 Oct 2012 - 11:41 Répondre en citantRevenir en haut

L’orënien avait suivis les répliques du lié non loin de lui. Celles-ci avaient ravivé chez l’homme une pointe d’agacement. C’est alors qu’il se mit à songer à son ancienne existence, du temps où ’tout allait encore bien’ et se rendit compte que, ce qui n’aurait été qu’une boutade, lui aurait arraché un autre type de réaction. Cependant, les choses avaient changé, le contexte était différent et lui imposait, à présent, de se reconstruire sur les derniers vestiges de ce qui lui restait. Se remémorant cette période, il choisit alors de ne pas répliquer afin de ne pas prendre le risque d’envenimer les choses inutilement. Anareinth, quelque soit son caractère et son intention envers l’humain, allait être un élément important de son intégration à ce nouveau monde et à cette « reconstruction », Tristan en était conscient. Se concentrant alors sur ce qui était le plus important pour lui, Tristan réagit aux propos de son instructeur concernant ce programme à trouver :

    « Vous touchez juste, Dragon ! J’ai effectivement quelques questions. Cependant, celles-ci sont suffisamment nombreuses pour que je ne sache trop par où commencer. Pour tout vous dire, je pensais que vous pourriez m’aider à commencer par le bon bout…»
L’homme fixait alors Anareinth. Au fond, sa réaction ne le surpris qu’à moitié et il se mit à réfléchir sur ce qu’il pourrait bien lui demander. Parcourant les Tours Joyaux les jours précédent, l’humain avait été frappé par l’âge relativement jeune des aspirants : des gamins, pour la plupart, et qui n’avaient pas encore eut cette opportunité de fonder une famille, de se fixer de vraies repères ou de prendre des responsabilités importantes parmi les leurs et dont les besoin étaient plus axé sur une satisfaction immédiate et matérielle que spirituelle. Car là était le problème, Tristan le sentait, dans ce rapport qu’il avait avec lui-même et les autres et qui avait été relativement équilibré jusque-là. En outre, sans doute cela fût-il son erreur, Tristan n’avait jamais vraiment songé à un changement aussi radical. Ces jeunes gens n’avaient sans doute pas encore eut l’occasion de faire grandir leur foi en tel dieu ou telle croyance et sans doute là était la raison de cette remarque de Dinjelaï l’autre jour au sujet de son âge… Cela alimentait les doutes de l’humain, au final, à pouvoir trouver sa place au sein de ce nouvel environnement car, comment pourrait-il le faire sans remettre en cause sa Foi envers Ourano? Cette question était centrale chez lui bienque secondaire pour le moment. Néanmoins, il lançait le dragon sur un autre sujet. En effet, Anareinth ayant relevé le fait qu’ils ne se connaissaient que très peu, autant commencer par-là:

    « Mais bon ! Dans ce cas, je vais me lancer : Parlez-moi de vous, de ce que vous êtes. Un dragon, çà je sais, mais encore ? Quel est votre rôle auprès de la Dame Al’Ysiria ainsi que votre parcours.»
Tristan aurait pu commencer par ce qui était plus essentiel pour lui mais, considérant la qualité de son instructeur, il préférait commencer sur un sujet plus concret afin de mieux jauger l’ouverture de ce dernier sur des sujets plus sérieux et, sans doute, sensibles…
Dinjelaï Al'Ysiria
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MessagePosté le: Mar 23 Oct 2012 - 20:50 Répondre en citantRevenir en haut

Anareinth fut étonné encore une fois par le ton emprunté de Tristan. Pas que cela lui déplaise, non, mais il n'avait pas l'habitude. Les Aspirants de Dinjelaï, et donc les siens, étaient de jeunes bipèdes, tout juste sortis de l'enfance, et même pas tout à fait pour certains. Parfois, ils ne savaient pas lire, ni écrire, et il fallait reprendre leur formation depuis le début. Appelés par le Màr Luimë, ils étaient globalement d'un caractère relativement aimables, et rendus presque euphoriques par les nouvelles perspectives qui s'ouvraient à eux. Ils s'empressaient de tracer des lettres maladroites sur la page vierge de leur nouvelle vie. Dans leurs regards se lisait encore l'enfance quand ils l'admiraient secrètement, et leurs pensées encore mal dissimulées étaient tournées vers lui: l'être extraordinaire.

Chez Tristan, il ne ressentait rien de tout cela, et un vague sentiment de menace appesantissait l'atmosphère. Peut-être était-ce de là que venait l'inquiétude et la maladresse du dragon. Regardé avec des yeux d'adultes, il apparaissait comme une aberration, une anomalie. Pourtant cela ne provoquait nulle colère chez cet être orgueilleux, juste une appréhension. Mais elle finirait par s'apaiser avec le temps. Peut-être...


S'il te plaît, je voudrais que tu m'appelles Anareinth, car tel est mon nom. Ici, nous sommes au Màr Luimë et nos valeurs sont l'égalité entre les êtres pensants. Aussi, je voudrais que tu me tutoies, car la relation entre le Dragon et le futur Chevalier d'une Triade est faite de respect et non de domination.

Il avait choisi ses mots pour s'adapter à ceux de Tristan. Soudain mal à l'aise dans sa peau fragile de bipède, il désigna la grande cascade du menton:

Pour te parler de moi, de celui que je suis vraiment, il faut que j'apparaisse sous la forme que Flarmya m'a donnée... Viens, allons par là, ce bassin est trop petit pour moi.

Il se releva du petit muret sur lequel il était assis, immergé jusqu'aux épaules et traversa les différents canaux inondés qui menaient à la cascade principale. Là, le vacarme de l'eau empêcherait toute conversation orale, mais cela n'avait pas d'importance.
Avant que Tristan ne le rejoigne tout à fait, il nagea vers l'endroit le plus profond, s'inquiéta un moment de n'avoir plus pied et de ne pas bien maîtriser son corps de bipède, mais un fragment de seconde plus tard, il était porté sur les eaux par ses ailes à peine décollées de son corps écailleux. Avec un grondement de satisfaction, il plongea son cou fin sous l'eau et souffla une poussière qu'il avait dans les naseaux, faisant jaillir des bulles.

** Aaaah, on est mieux ainsi! **

Il laissa ses ailes agir comme des flotteurs, et, se servant de sa queue comme d'un gouvernail il se rapprocha de Tristan. Il pouvait presque passer pour un cygne géant pour des yeux inaccoutumés.

** Mon parcours n'est pas typique Tristan Orloff. Contrairement à nombre de mes pairs, je n'évolue pas dans le Kaerl où je suis né. Dinjelaï non plus d'ailleurs. Elle et moi sommes originaires du Màr Menel par la naissance. Je suis fils de la Dorée Elys'sth, né en l'an 902, pendant la Grande Guerre. Mais je t'expliquerais plus tard ce que sont les Ordres, et ce qu'était la Grande Guerre. **

Il marqua une pause.

** Depuis ma naissance, mon parcours n'est pas dissociable de celui de Dinjelaï. Nous formons depuis quinze années une entité que seule la mort peut détruire. Elle est Chevalière, et je suis Dragon. ** Il poussa un soupir presque théâtral. ** Malheureusement Flarmya, fille de Solyae et petite fille d'Ouranos, malgré toutes les qualités qu'elle nous a accordé, à fait de nous des être fragiles. Pour que notre vie se déploie, à la naissance, nous devons nous attacher à un bipède. Un seul et unique, dont nous deviendrons, en quelque sorte, l'ange gardien... **

La modestie toute draconique d'Anareinth s'exprimait d'un ton doux et apaisé, comme une mère se rappelle la naissance de son enfant... Il se plongea dans un silence ravis, se remémorant chaque instant de l'Empreinte, sur les Sables d'Or de l'Aire d'éclosion Céleste... Quelques images s'échappèrent, laissant entrevoir une Din au visage plus jeune, à genou dans le sable. Anareinth était comblé au point qu'il arrêta de parler.
Tristan Orloff
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MessagePosté le: Mar 30 Oct 2012 - 13:18 Répondre en citantRevenir en haut

Lorsqu’Anareinth insistât pour que Tristan l’appelle par son nom, l’humain prit soudainement conscience que, la créature à ses côtés était loin d’être un animal comme les autres. Ce dragon avait conscience d’être un être à part entière se qui confé^rât à anareinth un caractère plus humain. En effet, le juriste avait énormément lu à Ganadiel et, notamment, certains ouvrages de philosophie qui prétendaient que la faculté de pouvoir se définir par rapport aux autres, d’être conscient de sa propre existence et de pouvoir s’affirmer parmi les siens était un signe d’humanité ce qui plaçait Anareinth donc bien plus proche d’un humain ou d’un fëaloce que du simple animal de compagnie. Tristan ressentit alors une certaine gêne qui se manifestait par un regard de contrariété, perdu sur l’eau. Comprenant les paroles de son interlocuteur, mais soucieux de rester cohérent avec lui-même, le ganadéen adoptait le compromis suivant:

    « Je comprend où vous voulez en venir. Néanmoins, vous devez savoir que je ne viens pas sans rien…» Le ton était plus posé quoique la distance était maintenue, Tristan marquait une courte pause avant de fixer le dragon et de poursuivre. « Ne prenez pas ombrage de ce vouvoiement que je vous adresse, Anareinth. J’ai été élevé ainsi et cela relève plus d’une marque de respect. Cela est aussi directement lié à ma conception des liens avec autrui. C’est un choix que je souhaite respecter, comme je respecte votre volonté d’être nommé.» Il fit alors une autre pause, comme pour trouver ses mots. « Je considère que, ce que nous faisons ici, est très important. Cette distance, qui vous gêne et que je ressens dans votre réaction, j’en ai besoin… Si cela peut vous aidez à mieux l’accepter, nous pouvons le voir comme un préalable à plus de familiarités.»


En effet, Tristan n’était pas vraiment de ceux qui pensaient que cette proximité dans le langage était acquise d’emblée. Il trouvait cela même un peu dangereux. Pour lui, les familiarités ne se méritaient à force de contact, d’échanges et d’expériences communes ce qui, à terme, pouvait déboucher sur des relations véritablement fortes et solides lorsque celles-ci étaient effectivement amicales. Son passage chez les Evanescent avait également renforcé ce sentiment, surtout après la trahison de Schilderyck. Cette conception était donc bien trop encrée en lui pour qu’une simple remarque lui fasse changer d’avis. Pour Tristan, les choses étaient claires : Anareinth n’était pas un ami, c’était, avant tout, un alliés : son instructeur, celui qui allait lui faire connaître ce nouveau monde et, de leurs échanges pourrait, éventuellement, naître cette amitié. Cela, Tristan ne pouvait le dire tout de go à Anareinth après ce que ce dernier lui avait demandé. En effet, cette marque de prudence pouvait avoir l’effet d’une fermeture pour le dragon et préjudiciable à l’Orënien. Les évènements qui suivirent alors, confortèrent un Tristan un peu désorienté dans cette approche…

Ayant suivis Anareinth dans le bassin principal où se dernier repris sa forme naturelle, l’évanescent assistait à une sorte de mutation qu’il n’avait pas l’habitude de voir : Anareinth quittant sa forme humaine pour celle du dragon qu’il était. Tristan, impressionné par cette scène, ne put réfréner quelques commentaires mentaux dont le suivant :

    * Bon sang ! Mais c’est de la sorcellerie ! *


Et ses premiers a priori refirent brièvement surface. Tournant vers Anareinth, un sentiment de colère mêlé de honte, celle d’avoir été séduit par un démon, et une certaine crainte l’envahis. Il fermait alors les yeux, se passant une main sur le front. Extérieurement, il pouvait apparaître comme étant pris d’un mal de crâne soudain. Mais certainement que le doute profond qui le traversait en ces instants ne passait pas inaperçus. En effet, les forces qui étaient à l’œuvre ce jour-là, et que le ganadéen ne soupçonnait pas encore, poussèrent plusieurs personnes a tourner le regard vers eux sans que Tristan ne s’en aperçoive.

Reprenant quelque peut le contrôle de ses esprits, l’ouranosien voyait le dragon blanc qui nageait majestueusement en face de lui tendis que se livrait un combat important au fond de son être : Anareinth était-il vraiment un alliés ? Ou un démon de Flarmya venu pour le séduire ? Ce doute qui s’insinuait en lui était terrible car il l’obligeait à faire un choix cornélien : faire, ou ne pas faire confiance. L’orënien trouvait alors de quoi répondre temporairement à se questionnement en se rappelant qu’il avait vécus longtemps aux côtés de Sargarth sans qu’il ne connus sa véritable nature et que celle-ci ne fut un problème, ni pour lui, ni pour sa famille. Sans ce vécu rassurant, Tristan n’aurait sans doute pas eu le courage d’aller plus loin et il finit par le rejoindre dans le bassin. Néanmoins, l’humain pouvait difficilement cacher son malaise et la voix que le dragon fit entendre n’arrangeait pas vraiment les choses.

    * C’est vraiment lui qui me parle ? *


Songeât-il, alors qu’Anareinth lui dévoilait un coin de son existence. Tristan avait déjà noté le fait que les voix intérieures qu’il avait pris pour celles d’Ouranos pendant longtemps, étaient en fait celle de dragons ou de leur lié. Se rendre compte de cette erreur lui procurait à chaque fois un sentiment de solitude. Ecoutant les paroles mentales du dragon, Tristan n’avait pu en tirer que deux choses : Le parcours inhabituel de Dinjelaï et de son lié, ainsi que ce besoin qu’avaient les dragons d’être associés à un bipède au risque de se voir exposé à une mort certaine. Mais distrait par ses soucis internes, Tristan n’avait pas pu grappiller d’autres éléments qui l’auraient sans doute mieux aidé à avancer tout comme ils ne lui permettaient pas de bien saisir le fond des choses. Anareinth, qui avait remarqué ce malaise, finit par lui demander si tout allait bien.

    « Ne vous inquiétez pas Anareinth, c’est jusque que… je ne suis pas encore bien habitué à tout ceci... J’ai juste le sentiment qu’il me faudra un peu de temps pour être plus à l'aise...»


Sa réponse était honnête car, effectivement, il avait le sentiment que ses premiers pas dans ce nouveau monde allaient être très difficiles et que le chemin serait long, avant qu’il ne puisse y trouver sa place. Tristan adressait un bref sourire gêné à l’adresse de son interlocuteur mais le bruit de la cascade l’obligeait à se répéter, ce qui accentuât sa gêne. Le dragon blanc s’était alors approché du bord du bassin et il pût alors mieux se faire entendre.

    « Néanmoins, je me rends compte à quel point nous partageons deux visions très différentes de Rhaëg. Je suis certains que des frictions surviendrons entre nous et je pense qu’il est important de se mettre d’accord sur une façon de les aborder, ou de les éviter, afin que cet expérience soit positive pour chacun. Les valeurs que portent ce Mär me semblent globalement les mêmes que les miennes mais nous les portons au travers de modèles différents… Excusez-moi d’être aussi direct, Anareinth, mais j’ai besoin de savoir si vous pouvez affronter un débat contradictoire sur le rôle Flarmya.»


L’enjeux était de savoir ce qu’ils pourraient faire ensemble ou pas. Le but était également moins de dénigrer le rôle de Flarmya, celui-ci étant important dans le panthéon Rhaëghien que lui avait appris Jonas étant enfant, que d’éclaircir la vision de l’un et de l’autre au sujet de la déesse.
Dinjelaï Al'Ysiria
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MessagePosté le: Mer 31 Oct 2012 - 18:55 Répondre en citantRevenir en haut

Anareinth était de plus en plus déconcerté par l'étrange comportement de son Aspirant. Lorsqu'il s'était transformé, celui-ci avait esquissé un mouvement de recul, le prenant visiblement pour un sorcier malfaisant, ce qu'il lui avait fait comprendre mentalement. Il ne parvenait pas à croire que le Blanc s'adressait à lui par le biais de pensées et lui renvoyait directement les siennes, auréolée d'une impression de dégoût, ou de peur qui rendait le saurien nerveux. Il tacha cependant de rester égal à lui même, et sa contrariété ne pouvait se distinguer que par les petits clapotis qui naissait des tapotements de sa queue contre l'eau du bassin.

Malgré son hostilité presque palpable à l'encontre des nouveautés qui bouleversaient sa façon de penser, Tristan restait honnête et franc, il lui expliqua son malaise et Anareinth lui en su gré. Il n'osait pourtant s'adresser à lui par la pensée et le dragon dû lui faire répéter sa phrase pour être bien sûr de la comprendre. Et même après, il n'était pas sûr de bien saisir la volonté de son Aspirant... Accepter un débat sur le rôle de leur Déesse Mère? Mais quelle drôle d'idée...

** Je ne suis pas sûr de comprendre ce qui te motive Tristan Orloff. J'ignorais qu'il pouvait y avoir des contradictions et des débats concernant le panthéon. La mémoire de mes ancêtres me permet de savoir précisément ce qui s'est passé à partir du moment où Flarmya a créé notre espèce. Ses pairs ne se sont guère montrés à nous, mais la Déesse avait pour habitude, dans un passé lointain, de discuter avec nous de ses rapports avec les autres Dieux. **

Le Blanc marqua une pause, perplexe:

** Certes, Flarmya est donc le point de vu central que nous avons de notre cosmogonie. Il existe certainement d'autres vues, mais puisque vous, bipèdes, n'avez pas la mémoire des ancêtres, comment pouvez-vous être sûr de l'exactitude des prophètes? Ne te semble-t-il pas possible, Tristan Orloff, qu'un ancien adorateur d'Ouranos ait voulu, dans ta contrée, détourner les propos du divin Epoux de Gaïa? Et alors, comment savoir si la philosophie du culte est celle du Dieu? **

Anareinth avait rarement des interlocuteurs pour assouvir son penchant pour les débats philosophico-énigmatiques, et il pris goût à la conversation avec Tristan, et avant d'entrer dans le vif du sujet, il aurait bien aimé avoir son point de vu sur les propres limites pratiques de son culte. Il allait s'adresser à Tristan, lorsqu'une odeur bien particulière lui fit lever le museau... De la... citrouille? Déconcerté, il vit passer une petite file d'employés portant sur des plateaux les cucurbitacés. Il y en avait des oranges, les classiques citrouilles terrestres, mais également des vertes, celles qui poussaient dans les champs d'algues du Kaerl, sur les rives de la Baie d'Eau-Claire. Un serveur s'approcha du bord du bassin et abaissa son plateau: il contenait des verres remplis de liquides colorés:

Jus de baies de Misendri, citrouilles marines ou citrouilles terrestres, délicieuses en cette saison, pomme de poixe. A moins que monsieur ne préfère des liqueurs? Pour toi Dragon, je puis faire amener une bassine.

Le Blanc déclina la proposition d'un signe de tête, le sujet qu'il traitait avec Tristan ne s'arrêtait pas à cela. Une bassine de sang de biche pourquoi pas... Son ventre gargouilla, mais il chassa ces pensées gustatives et s'intéressa au jeune homme.
Il voyait que l'esprit de son Aspirant était agité, en proie à des considérations qui lui semblaient impossibles quelques semaines plus tôt. Des contradictions l'écartelaient, et il ne fallait pas l'agresser. Au contraire, il s'intéressa à ce culte qui ne pouvait visiblement pas se concilier à la réalité, si onirique paraisse-t-elle.

** Je crois savoir que tu adores Ouranos Tristan Orloff. En quoi le culte du Père remet-il en question les Créations de la fille de son propre fils? Quelles sont ces valeurs qui sont mises en péril par ta découverte du Kaerl, et du Don? **
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MessagePosté le: Mer 31 Oct 2012 - 18:55 Revenir en haut

Tristan Orloff
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MessagePosté le: Lun 5 Nov 2012 - 12:33 Répondre en citantRevenir en haut

Un certains malaise, du moins était-ce comme cela que Tristan le ressentait, se dégageait des paroles mentales que le ganadéen entendait dans sa tête. S’étant quelque peu assagit intérieurement, l’humain entreprit de répondre au dragon qui avait soulevé des questions très pertinentes. Tristan, à leur écoute, y retrouvait quelque chose de familiers qui le renvoyait à ses débats qu’il avait régulièrement eut avec d’autres Evanescent disposé à ce genre d’exercice.

    « Vous soulignez des points très importants en m’exposant votre point de vue. En ce qui me concerne, c’est Solyae lui-même qui l’y a introduit en tentant de se hisser à la hauteur d’Ouranos en façonnant Flarmya. Certains courants prétendent qu’il a tenté d’usurper la place de son père, cela se discute mais ce qui est certains c’est qu’a un moment ou un autre, il est sortis du rôle qui était le siens et en à subit les conséquences…»


Le ton était plus posé, et calme. Visiblement, l’ouranosien était plus dans son élément. Tristan n’allait pas, cependant, jusqu’à emprunter cette pente glissante qui consistait à affirmer que Flarmya était le fruit, ou la manifestation, de la vanité de Solyae, ce que le ganadéen croyait néanmoins. Mais ce trait de caractère était définitivement attribué au propriétaire de l’astre solaire dans l’esprit de ce dernier. Evidement, la légende au sujet de Solyae était empreinte d’un certains symbolisme : la vanité du premier, au sens large, le besoin des enfants, mortels, de faire au moins aussi bien que leur parents étaient autant d’échos à cette légende divine pour Tristan. Pour lui, l’aîné des Dieux primordiaux représentait l’excès dans cette voie. Il avait, certes des qualités plus positives, mais ce fut celle-là qui eut le plus d’impact sur son existence divine. Tristan réagissait ensuite à un autre point soulevé par Anareinth :

    « La question des prophètes, oracles et autres est un autre sujet. A titre personnel, je n’en ai encore jamais rencontré. En ce qui vous concerne, je ne souhaite pas remettre en cause votre vécu, je n’ai aucune autorité pour cela. Mais pour que je puisse me faire une idée de votre savoir et de l’étendue de vos connaissances, il nous faudra, là aussi, du temps et des échanges. Mais quoiqu’il en soit, sachez que j’apprécie votre ouverture sur le sujet. Vraiment.»


L’orënien voulant tenter de faire redescendre quelque peut la pression, parler de choses aussi importantes n’était pas aisé, la meilleure des choses qu’il pouvait faire était d’être honnête avec Anareinth et de le manifester. Cette congruence l’aidait à affronter ces choses nouvelles auxquelles il devait faire face. Cette première amorce opérée avec le lié de la dame Al’Ysiria l’avait beaucoup rassuré pour la suite car il avait besoin d’un interlocuteur capable de lui parler de Flarmya tout en confrontant celle-ci à une vision différente du panthéon Rhaëghien. Satisfait sur ce point, Tristan entreprit de parler d’un sujet plus… léger bien qu’il représentait une certaine importance à ces yeux. Mais alors qu’il s’apprêtait à le faire, le dragon et l’humain furent interrompus par un hôte qui leur proposât à boire. Tristan s’en débarassait avec un jus de pommes de poixe. Attendant ensuite que l’homme ne s’éloigne, il s’apprêtait à relancer la conversation, mais Anareinth le relançait sur le sujet précédent. L’humain, qui sentait les interrogations du lié à son égard, prit une gorgée du breuvage au goût sucré et rafraîchissant. Sentant que les choses allaient plus en profondeur, l’humain tentait alors de lui répondre tout en revenant à ce sujet plus léger qu'il souhaitait aborder:

    « Il y a, effectivement, quelque chose qui me gêne… » Avait alors annoncé Tristan pudiquement « Mais si nous devons en parler, je souhaiterais le faire dans un autre lieu. Cela n’a rien à voir avec vous, mais, par expérience, je sais que tout le monde n’est pas aussi ouvert. Je préfère aborder ces points, et les développer, en privé si cela ne vous dérange pas.»


Tristan fixait alors son verre avant d’en boire une autre gorgée. Cette fois-ci, il introduisit le sujet qui commençait à lui brûler les lèvres. En effet, à force de lui parler mentalement, la curiosité de l’humain vis-à-vis de ce mode de communication n’avait fait que grandir et il voulut en avoir le cœur net :

    « Excusez-moi de changer de sujet mais… Je voudrais savoir : Comment faites-vous pour que je puisse vous entendre sans parler ? Est-ce une capacité propre aux dragons ?»


Dernière édition par Tristan Orloff le Ven 16 Nov 2012 - 09:34; édité 1 fois
Dinjelaï Al'Ysiria
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MessagePosté le: Mar 13 Nov 2012 - 17:06 Répondre en citantRevenir en haut

Anareinth commençait à prendre goût à la conversation. Ils étaient plutôt rares les dragons qui aimaient débattre de points aussi ardus que la théologie, mais le Blanc était de ceux-là, et avait du mal à trouver des frères pour alimenter des conversations aussi pointues. Selen'ti avait toujours tendance à faire dévier la conversation à son avantage, Rakauth le foudroyait d'un regard méprisant et haussait des ailes, quant aux bipèdes... Oh oui, il adorait parler à Dinjelaï, mais son avis l'étonnait rarement: en général, s'ils paraissaient en désaccord sur toutes les petites choses du quotidien, ils partageaient en revanche les mêmes convictions sur le monde. En bref, ils étaient trop d'accord pour que le débat soit véritablement captivant!

Tristan donna tout de même quelques signes qu'il préférait changer de sujet, et Anareinth remarqua les coups d'oeil inquiets qu'il jetait de droite et de gauche, comme s'il avait peur que leur conversation soit surprise. Une telle méfiance était surprenante, et le dragon voulu apaiser l'homme:

** Je ne mérite pas de remerciements Tristan Orloff. Au Màr Luimë, l'Ordre Neutre, nous partageons certaines valeurs. Nous ne pouvons prétendre disposer de la science infuse, la Vérité a de multiples facettes. Tu peux en posséder une, peut-être en ai-je une autre, mais à nous deux, nous ne formons sans doute qu'une infime partie de la Réalité. Bipède ou Dragon, nous ne possédons pas le pouvoir d'englober le monde d'un seul regard, seuls les Dieux peuvent appréhender toute la Vérité, dans son ensemble. **

Il se retint de demander à Tristan qui il était pour juger du rôle et des responsabilités d'un Dieu comme Solyae, ç'aurait sans doute pu paraître trop agressif, mais le Blanc avait été ébranlé par la profonde conviction du Ganadéen lorsque celui-ci avait affirmé que la punition du père de Flarmya était juste... Un Sele'nti ou une Rakauth serait sortit de ses gonds, sans doute... Mais puisque Tristan voulait changer de sujet, Anareinth l'accepta d'autant plus facilement qu'il ne voulait pas se rebiffer sèchement pour une première rencontre!

** Aaah, vaste débat que celui de la télépathie... Dans la forme que nous a donné Flarmya, encore elle! il adressa un clin d'oeil amical à Tristan et enchaîna: nous sommes dotés d'un cou bien plus long que le votre. De ce fait, nos cordes vocales se sont déformées et ne peuvent produire que des grondements... Sauf que Flarmya voulait que sa création soit dotée d'une intelligence, et donc d'un moyen de communication. Il paraît qu'elle a reçu l'aide d'Iolya. La Lune Mauve lui a soufflé l'idée de nous faire parler par la pensée... Une malédiction, ou une bénédiction! **

Le dragon Blanc gloussa:

** Hé bien, les lézards de feu, ou les dragons fées, qui sont pour nous comme des petits cousins, peuvent transmettre des images par la télépathie également, mais pas de mots ou de pensées construites... Leur esprit est un peu étroit.
As-tu déjà rencontré Wirenth? Elle est notre Liée à Din et moi! Une jolie lézarde dorée, je suis sûre que tu la verras très vite! **


Le dragon changea de ton et redevint plus sérieux:

** Dinjelaï m'a dit que tu occupais des responsabilités administratives à l'endroit où tu viens? C'est étonnant et surtout rare ici! D'habitude, les Aspirants que nous recueillons sont tout juste sortis de l'enfance! **
Tristan Orloff
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MessagePosté le: Ven 16 Nov 2012 - 09:32 Répondre en citantRevenir en haut

La discussion avait pris un tournant intéressant. Visiblement, Tristan avait trouvé à qui parler pour éprouver sa Foi et les certitudes qu'il avait pu acquérir jusque là au cours de son ancienne vie se qu'il interprétait comme un signe. Il comprenait, petit à petit que certains éléments de cette vie qui venait de s'achever évolueraient au contact de cette nouvelle culture qu'il côtoyait. L'échange qu'il avait avec le dragon blanc Anareinth était, en outre, un bon début pour la suite. Sans pour autant perdre ses a priori les plus tenaces, les démons ont la vie dure, l'humain se sentait néanmoins plus à l'aise maintenant qu'il avait une meilleure idée de qui il avait affaire et que la discussion ne versât pas dans un prosélytisme déplacé.
    « Je suis d'accord avec vous.»

Avait répondus Tristan à l'évocation du vrai détenteur de la vérité en ce monde, levant sa coupe en direction de l'écailleux comme pour souligner ses dires. En effet, rien de mieux pour conclure un passage délicat que de terminer sur un point qui faisait consensus. Le ganadéen suivit ensuite la réponse taquine du dragon sur la télépathie, faisant une allusion à Iolya et dont l'ouranosien avait aussi entendu parlé: seconde fille de Gaïa et d'Ouranos, troisième née de sa fratrie, elle était connue pour sa sagesse, son caractère mesuré et sa diplomatie. A Ganadiel, le mois d'Haskèlku se finissait toujours part une cérémonie organisée par les adeptes d'Iolya pour célébrer le début du mois portant son nom. Une particularité de ses fêtes, d'ailleurs, était le nombre extrêment réduit de délits car les adeptes de cette divinités étaient souvent très discipliné, y compris une bonne partie de ceux ne travaillant pas au temple. Lors de la Fronde à Ganadiel, certains abritèrent même quelques Evanescent, quand ils ne tentaient pas de calmer la folie qui s'emparait des autres habitants. Anareinth poursuivit ensuite sur des créatures apparemment 'cousines' : les dragons-fées. La meilleure comparaison qu'il pu trouvé fut celle faite avec les pigeons-messager transportant, non pas un message, mais une image dans ce cas-ci.
    «Je ne l'ai pas encore croisée il me semble. Mais pourquoi pas!»

Avait-il répondus à la perspective de rencontrer la lézarde dorée. L'humain reprit une gorgée de son breuvage alors que le dragon blanc poursuivait sur un autre point: son arrivée tardive au Mär. La remarque d'Anareinth le confortât dans l'idée que ce dragon ne devait pas avoir l'habitude de former des aspirants à l'esprit déjà bien établit sur Rhaëgh. L'homme déposait alors sa coupe sur le bord du bassin:
    « J'ai effectivement constaté que je ne suis pas le plus jeune des aspirants.» Avait-il lancé pendant ce mouvement. Ramenant ensuite son attention sur le dragon. «Dinjelaï m'a proposé de me joindre à eux dans les dortoirs, mais je dois vous avouer que je ne m'y sentirait pas vraiment à l'aise. Passer d'un monde d'hommes à un monde plus... insouciant ne me tente pas trop...» Il fixait alors un instant ses mains, silencieux, avant de reprendre: «Elle à raison, j'avais une fonction haut placé dans mon ancienne ville. Si les choses n'avaient pas mal tourné pour moi, j'y serais certainement encore. A mon arrivée ici, j'eus une brève discussion avec mon père. Il n'avait manifestement pas prévus de me faire connaître cet endroit. Je ne sais pas pourquoi et il faudra lui poser la question mais ceci explique sans doute cela.»

Tristant s'interrompit pour prendre une autre gorgée de Poixe. L'évocation de son père faisait rejaillir une certaine colère en lui car il lui en voulait de l'avoir ainsi 'trompé' pendant de nombreuses années. Cet état d'esprit se manifestait dans ce ton plutôt abrupt avec lequel il avait terminé sa phrase à son évocation. L'Evansecent reprenait ensuite, agrémentant ses paroles de gestes de la main:
    « Dans notre éducation, Flarmya n'a jamais occupé guère plus que quelques lignes qui, par la suite, formèrent la base d'une réflexion personnelle plus approfondie. Comme nous n'en parlions jamais, je n'ai jamais songé à poser de question à Jonas. La doctrine familiale se basait essentiellement sur la croyance d'Ouranos comme créateur de Rhaëgh, avec Gaïa évidement, mais Ouranos avait une certaine prépondérance.»

Tristan laissait alors s'installer un court silence entre Anareinth et lui. Perdus dans un songe qui devait le remener des années en arrière. L'orenien se rappelait quelques scènes de la vie quotidienne à Laërdhenys et, plus particulièrement, un détail: celui qui lui permettait d'entendre les voix alors que d'autres y restait sourd. Le souvenir d'une discussion avec Jonas avait refait surface à cette occasion. Se rappelant alors où il était, Tristan fit une légère moue avant de regarder le dragon blanc, se servant de ce souvenir comme nouveau levier:
    « Mais. Je me demande, Anareinth» . Il s'était mis un doigt sur la bouche, l'air songeur « Pourquoi certaines personnes entendent et d'autres pas ?»

En effet, l'explication qui était admise par Tristan jusque là était qu'il avait une certaine affinité avec le dieux primordial. Mais cette argument avait littéralement volé en éclat! En effet, s'il entendait Anareinth... Anareinth n'était pas Ouranos! Dé lors, d'où pouvait venir cette capacité étrange? Là encore, la folie était à proscrire car il entendait d'autres conversations, plus diffuses, autour d'eux sans que tout les gens autours d'eux ne parlassent forcément. La question se posait donc, à nouveau, d'elle-même.
Dinjelaï Al'Ysiria
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MessagePosté le: Dim 18 Nov 2012 - 12:43 Répondre en citantRevenir en haut

Lorsque Tristan rebondi sur sa question pour évoquer ses différences avec les autres Aspirants, plus jeunes et il faut l'avouer, souvent plus insouciants, Anareinth cru comprendre la raison de l'humeur quelque peu taciturne de l'homme. Outre un passé récent qui avait dû égratigner son âme, il se trouvait en décalage profond avec le groupe des Aspirants fraîchement arrivés. Trop idéalistes, le regard émerveillé devant l'avenir qui s'offrait à eux. Lui avait, quelques mois plus tôt, un avenir tout à fait différent, mais qui devait pourtant lui convenir: une famille à éduquer, un groupe d'amis pour l'épauler, une mission dans la ville où il habitait... Peut-être pas le rêve de gloire et de grandeur auquel aspirait les adolescents, mais un futur tout à fait acceptable, entouré par des êtres chers. A présent, ceux-ci lui avait été arrachés, de même que tous ses projets. Il devait se construire un nouvel avenir, de gré ou de force, à l'encontre de ses principes, sinon de ses valeurs, faire une croix sur son passé, ses enfants...
Un frisson fit onduler ses écailles dorsales, et une aura d'empathie émana du dragon.

Il resta silencieux lorsque Tristan lui exposa l'éducation reçue de Jonas. Le Maître Dragon avait respecté à la lettre les ordres de dissimuler l'existence du Màr, à tel point que s'en était dérangeant... Nier sa propre réalité à ses enfants? Cela lui paru un châtiment injuste. Il avait poussé le bouchon jusqu'à faire de son fils un dévot qui méconnaissait tellement Flarmya! Anareinth poussa un petit grognement. Trop en décalage avec le jeune univers des Aspirants, mais terrorisé par un avenir qui lui semblait en contradiction avec son éducation, il se fermait de lui-même au groupe des Chevaliers ou des Maîtres.

La dernière question de Tristan tira le Dragon de ses réflexions. Il leva la tête et répondit d'un ton tranquille:

** Tu me demandes le récit d'une longue histoire. Il y a plusieurs siècles, les Chevaliers-Dragons n'existaient pas de la même façon qu'aujourd'hui. Ils formaient une race tout à fait à part, que l'on nommait "Valheru". Physiquement proches des hommes, mais plus beaux, et plus forts, ils possédaient également des dons de Mages. C'était une race puissante, que Flarmya avait choisi pour s'attacher à ses enfants, nous. Mais les Valherus étaient aussi ambitieux que puissants, et un jour, ils ont décidé de défier les Dieux eux-mêmes! **

Le Blanc frémit une nouvelle fois à cette évocation. Il ne pouvait s'empêcher de penser à la fureur de Flarmya lors de ce jour funeste.

** Leur présomption fut la cause de leur perte. Ils furent exterminés, dispersés, leur race anéantie par la Déesse, peut-être aidée par d'autres Dieux. ** Ajouta-t-il diplomatiquement, ** Mais non sans laisser, de part le monde, des héritiers: enfants de simples mortels, qu'ils soient le fruit de l'amour, ou du viol, Flarmya n'eut pas le coeur de tuer les enfants et les nourrissons. Grand bien lui en a pris! Ils sont ceux qui ont gardé le Don, et heureusement, sans quoi notre espèce à nous, les Dragons, nous nous serions éteins aussi. Mais ceci est une autre histoire... **

Le Dragon marqua une pause, s'immergea d'avantage dans l'eau tiède, laissant uniquement l'extrémité de son cou et sa tête dépasser de l'onde.

** Je t'avoue que je ressens presque de la colère à l'encontre de Jonas. Il était au courant de ton Don j'imagine? Il aurait dû te conter le récit dont je viens de te faire part, il aurait dû t'amener au Màr Luimë bien plus tôt, avant que d'autres ne soient obligés de t'arracher à la vie paisible que tu avais commencé à mener. Il est du rôle de tout Maître Dragon d'amener quiconque possède le Don, et les valeurs du Màr au Kaerl, afin qu'il soit formé, et qu'il devienne complet. **

Une idée s'insinua sournoisement dans l'esprit du Dragon. Et si Tristan avait le Don, mais que son père avait jugé ses valeurs non compatibles avec celles du Màr Luimë?! Qu'il ne l'ait amené qu'à cause de l'issue mortelle qui menaçait son fils?! Le Blanc regarda longuement Tristan, l'imaginant sans peine au Màr Menel.

* Tristan est au Màr Luimë, il sera Englouti Anareinth. *

Il était tellement inquiet que ses pensées avaient trouvé écho dans l'esprit de Dinjelaï. Le son de sa voix résonna, et l'apaisa aussitôt.

* Les valeurs des hommes évoluent, nous sommes bien placés pour le savoir. Laissons lui du temps, il y parviendra, j'en suis certaine. *

Le Blanc hocha la tête, involontairement, puis chassa Din de son esprit, et se concentra sur Tristan:

** Quelles sont tes valeurs Tristan? Outre celles de ton Dieu, en quoi crois-tu? **

Il ne voulait pas communiquer son inquiétude à son Aspirant, qui avait suffisamment à faire avec ses propres démons.
Tristan Orloff
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MessagePosté le: Lun 19 Nov 2012 - 12:21 Répondre en citantRevenir en haut

L’Evanescent suivit la réponse, plutôt surprenante, d’Anareinth, se découvrant des origines généalogiques qu’il ne soupçonnait même pas et lui arrachait cette remarque :

    « Donc, si je suis votre raisonnement, certains de mes ancêtres étaient Valherus c’est bien çà ?»
Tristan fit alors silence, songeant aux paroles du dragon blanc non loin de lui. L’histoire qu’il lui dévoilait ne pouvait l’empêcher de se crisper intérieurement. Si le ganadéen ressentait la tranquillité de son interlocuteur à l’évocation de ces Valherus, elle avait tendance à le conforter dans sa première opinion : le choix de la liaison était un choix de puissance. Cette histoire, bien que résumée par le dragon, n’en faisait pas moins jaillir de nombreuses questions dans son esprit : Si les Valherus ont voulus être l’égal des dieux, se lier n’équivalait-il pas à reproduire cette tentative ? L’homme se frottait alors brièvement le front. Plus il grattait, plus cela se complexifiait et le confrontait à sa propre Foi, à ses propres choix de vie…

Le dragon blanc enchaînait ensuite sur Jonas et ce qu’il pensait de sa conduite. Tristan, s’il comprenait sa réaction vis-à-vis du croc, n’approuvait pas du tout cette notion de « complétude du doué ». Il le fit tout de suite sentir, se plaçant sur la défensive :

    « Mais. Anareinth, ce sentiment de complétude était là ! J’ai une femme aimante et que j’aime, des enfants que j’adore. J’avais un métier qui nous mettait largement à l’abris du besoin. Je n’ai jamais vraiment eut le sentiment d’un manque. Ce Don me taraudait, c’est certains. Mais j’avais trouvé ma place et une réponse satisfaisante à son sujet. Je ne remettrai jamais cette vie-là en cause, Anareinth, jamais. Quand à mon père... Si certains de ces choix peuvent être discutables, je le consens, il devait avoir ses raisons. Il faudra le lui demander car je suis également curieux d’en connaître la raison... »
Malgré le ressentiment que Tristan éprouvait contre son père, il ne voulait pas non plus tomber dans cette facilité qui consistait à l’enfoncer. La famille était une valeur importante pour le ganadéen. Il ne pouvait pas, du jour au lendemain se lever contre sont père et donner l’impression d’un déchirement. Car malgré son omission, Jonas avait donné à Tristan l’éducation dont il avait eut besoin pour trouver sa place en Rhaëgh et être heureux là où il était. Le ganadéen fixa un moment Anareinth lorsque celui-ci lui demandait en quoi il croyait :

    « J’ai toujours cru en la force de la parole. La parole juste et généreuse, celle qui rassemble et non qui divise, celle qui fait avancer, et non celle qui fait reculer ou vous pousse a brandir une arme. Bien plus qu’un glaive ou qu’un bouclier, je crois en cette force… Accordé avec nos actes, celle-ci procure une sérénité, une puissance que j’ai rarement retrouvé chez mes contemporains. Même dans l’adversité.» Tristan s’interrompit alors un instant. Songeant à ses paroles, bien veines, lors de son incarcération à la maison d’arrêt de Ganadiel. L’aspirant sentait alors une certaine émotion poindre ne lui : « Face à des personnes incapables d’être en accord avec elle-même, celles-ci n’ont qu’une solution : se débarrasser de celles qui les placent face à leur propres contradictions. Voilà pourquoi on a voulus m'éliminer !» Avait-il craché comme s’il venait de comprendre quelque chose d’important. Il exécrait son propre aveuglement lors de ces évènements ce qui n’était pas pour le calmer. Il poursuivait d’ailleurs sur un ton plus sec : « Il y a d’autres valeurs qui me tiennent à cœur. Ma famille me manque terriblement et je suis très inquiet car je n’ai plus eut de leurs nouvelles depuis mon arrestation il y a plusieurs mois. Je ne sais même pas s’ils ont passé l’hiver. Je laisse… » Son émotion se manifestait alors plus clairement dans ses paroles. « Je laisse beaucoup d’amis derrière moi, des gens de bien qui ont été persécuté, torturé et tué à cause de ce foutu Don ! »
Tristan, porté par cette émotion, avait terminé sa phrase en haussant le ton, au bord de l’éclat de voix. Se rendant compte de son emportement, il avait lancé un regard gêné autour de lui, croisant quelques regards avant de se retourner vers Anareinth. L’orënien se passait alors une main tremblante dans les cheveux. Il faisait visiblement une rechute et sa nervosité avait remonté en flèche. Il plaçait ensuite ses mains à plat un peu au-dessus de l’eau pour les observer et constatât qu’elles étaient parcourues par un léger tremblement. Les replongeant alors promptement sous l’eau, il tentait de reprendre plus calmement :

    « On dit que… que la vie est parfois plus terrible que la mort… c’est vrai ! La mort me hante, mais je ne suis pas de nature à me donner à elle. Un Orloff n’abandonne pas. Comme je vous l’ai dis, je suivrais votre enseignement sur ce que j’ai à savoir ici. Mais, ne comptez pas sur moi pour me lier avec l’un de vos congénères. Cela ne m’intéresse pas.»
L’homme contenait visiblement une certaine colère dans sa voix mais cela n’empêchât pas son cœur de parler pour lui. L’aspirant sentait, d’ailleurs qu’il aurait du mal à se contenir bien longtemps. Bien que celle-ci ne fut pas dirigée contre le malheureux dragon, celui-ci le prendrait sans doute pour lui. Le moment de partir était arrivé. Histoire de faire retomber le rythme des tours, Tristan vidait ce qui lui restait de jus de Poixe. Inspirant ensuite pour retrouver une voix plus calme:

    « Veuillez m’excuser. Je me suis… emporté... Trop de choses me trottent dans la tête et… Je pense que nous devrions en rester là pour cette fois…»
On pouvait néanmoins déceler quelques relents de nervosité dans ses paroles, signe que l’homme était loin d’être apaisé. Il avait alors reposé sa coupe au bord du bassin convaincus que c’était la meilleure chose à faire, avant d’émerger son corps marqué par la malnutrition. Ses blessures, bien que discrètes à présent, étaient encore vives et lui arrachèrent une grimace de douleur, tout comme ce mal de dos qui persistait. L’orënien se vêtissait ensuite de son peignoir de bain sans dire un mot, le regard ailleurs…
Dinjelaï Al'Ysiria
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MessagePosté le: Mar 20 Nov 2012 - 18:13 Répondre en citantRevenir en haut

Anareinth se rendit compte qu'il n'avait pas été assez prudent lorsque Tristan ricocha contre le terme de "complet". Les adolescents ressentaient ce manque quand ils arrivaient au Màr, c'était si facile, ils étaient dans cette partie de la vie pendant laquelle on est toujours insatisfait! Avec l'âge viennent les compromissions à son idéal, l'amour des autres devient plus fort que l'amour propre. Plus il songeait à cela, et plus il s'agaçait contre Jonas. Avec sérénité, seule la cadence du balancement de sa queue contre l'eau trahissait sa véritable colère:

** Les mots doivent dire les erreurs, afin de permettre le pardon, et d'éviter la reproduction stupide de bêtises qui n'auraient pas dû être faites. Jonas a agit de la pire des manières, qui plus est à l'encontre des règles du Màr Luimë. Notre toit, notre Loi. Vivre parmi nous a un sens, Jonas, en tant que Chevalier, et qui plus est en tant que Croc d'Argent, se doit d'être exemplaire.
Je vais t'expliquer ses erreurs Tristan afin que tu connaisses la raison de ma colère, et que tu ne les reproduises avec tes propres enfants. **


Le Blanc baissa le ton mental de sa voix, calma la nerveuse agitation de sa queue, et parla lentement:

** Les Aspirants doivent arriver parmi nous jeunes, l'Empreinte n'est pas, et ne doit pas être un renoncement aux valeurs du Lié. Avec une vie derrière toi, je comprends que ton enseignement sera plus difficiles, tes pensées forcément tournées vers la famille que tu laisses derrière, mais que tu retrouveras, je te rassure! Jonas aurait dû te mener ici au sortir de ta puberté, afin que tu puisses comprendre les voix qui s'adressaient à toi, ne pas te laisser dans l'ignorance la plus complète de cet état pourtant si naturel pour nous! Et alors nous t'aurions conté l'histoire des Dragons, celle qui veut que leur malédiction empêche de vivre un dragon qui ne se lie pas avec un bipède. Sans humain à ses côtés au moment de la naissance, le nouveau-né ne survit pas à la difficile éclosion, et seul son cadavre orne les Sables d'Argent. C'est un spectacle que le Màr entier subit péniblement, tous sont en deuil... **

Le Blanc chassa cette sinistre pensée d'un coup de queue sur l'onde tiède, éclaboussant au passage un nageur qui effectuait quelques brasses et qui lui jeta un regard énervé.
Ce dont le saurien ne tint pas compte,

** La deuxième erreur de Jonas aura été...de t'amener ici. Poussé par l'amour qu'il te porte, il a fait machine arrière au plus mauvais moment, conscient que la seule chose qui pouvait te sauver était son intervention. Maintenant, il a arraché une mort promise à Isashani, ce qui n'est pas la meilleure façon de se porter chance, et te prive, toi, de ta famille, de l'univers rassurant qui était le tien. Je suis content aujourd'hui que tu sois sauf, mais ma joie n'a rien à voir avec le fait que tu aurais dû mourir.
Tu nous arrives handicapé, alors que le Don en toi est tellement prometteur. J'ai peur pour mon frère, plus tard, qui s'attachera à toi, à ce moment là, il te faudra être fort, pour qu'il ne meurt pas sur les Sables d'Eclosion...**


Anareint sentait que la conversation touchait à sa fin, et il voulait dire le fond de sa pensée, sans se dissimuler sous des discours trop politiquement corrects. Il fallait que Tristan entende toutes ses choses. Sa volonté, clairement annoncée pourtant, de ne pas se Lier, était pour lui parfaitement inconcevable, et il n'y accorda pas le moindre crédit. Il enregistrait la réticence du bipède, mais savait qu'il saurait passer outre, sans quoi... Il n'osait penser à ce qui se passerait si l'humain persévérait dans son aveuglement.
Il le regarda sortir de l'eau et recouvrir son corps meurtri d'un peignoir.

** Courage Tristan, tâchez de vous reposer sans être trop perturbé par mes paroles. Vous m'avez rassuré, vous êtes bien des nôtres, même si nous n'avons pas l'exclusivité de vos sentiments. Persévérez, j'irais moi-même quérir des informations sur votre famille si vous le désirez. **

Longtemps après qu'il eut quitté les Bains, Anareinth s'y trouvait encore. Il avait navigué jusqu'aux eaux les plus chaudes, et laissait son esprit brumeux tourner et retourner ce qui avait été dit avec son nouvel Aspirant...
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